06 Photos – Parcours d’un migrant : l’histoire d’un Sénégalais devenu…

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Luc André Diouf vit depuis près de trois décennies à Las Palmas de Gran Canaria, où il est devenu une référence dans le mouvement syndical. Après avoir souffert du manque de papiers, il est secrétaire fédéral politique des réfugiés du PSOE (Parti socialiste ouvrier). Découvrez ce parcours rocambolesque…

Luc André Diouf parle six langues. Rien que cela fera de lui un député différent, s’il est élu. Son parcours de combattant, celui d’un immigré qui est sorti de l’ombre en devenant une référence pour le mouvement syndical canarien.

Né à Joal, au Sénégal en 1965, le secrétaire fédéral des réfugiés du PSOE vit depuis 27 ans à Gran Canaria, où il a été un immigrant irrégulier. Diouf arrivé dans les îles des cayucos par avion et avec un visa touriste temporaire, y a vécu l’enfer.

« Je n’avais plus d’argent et j’ai dû dormir sur la plage de Las Canteras pendant 45 jours. Je ne mangeais qu’une fois par jour.. », dit-il sur publico.es visité ce lundi par Senego.

C’était l’époque du ministre José Luis Corcuera, promoteur d’une loi entrée dans l’histoire appelée « la patada de la patada en la puerta » (le coup de pied dans la porte). Elle permettait à la police d’interpeller et d’arrêter des personnes en situation irrégulière dans toutes les circonstances.

C’est pourquoi Diouf et onze autres immigrants sortaient à peine. « Un matin, la police a frappé à notre porte. J’ai été sauvé d’être renvoyé au Sénégal à cause du livret de famille de ma fille et parce que je suivais le traitement à la maison « , se souvient-il.

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De là, Diouf a été recruté en 2016, par le secrétaire général du PSOE, Pedro Sánchez, pour son projet de gouvernement fantôme.

L’immigrant, alors en situation irrégulière, parlait français, anglais, sérère et wolof en 1992, apprenait l’espagnol à grande vitesse et s’était inscrit en allemand. Il a travaillé dans un hôtel à Fuerteventura, d’où il est parti un mois plus tard, car n’étant pas régularisé.

Lorsqu’une porte se ferme, parfois une autre s’ouvre et cette expérience a amené Diouf à contacter CCOO, d’abord comme conseiller technique, puis comme coordonnateur des centres d’information pour travailleurs étrangers et, enfin, comme secrétaire à l’Immigration. Et toujours comme une référence essentielle pour la communauté africaine des îles Canaries.

L’aspirant député a vécu la crise des cayucos qui, en une seule année, 2006, a vu débarquer sur les îles Canaries plus de 32 000 Africains.

« L’année 2006 a été une année horrible pour les migrants, mais elles ont pu être assistés », se souvient Diouf, qui souligne que si cette crise s’est bien terminée, c’est largement grâce à l’attitude des Canariens.

« J’ai dénoncé et je continuerai à dénoncer la négligence de certains gouvernements africains. Il ne faut pas qu’ils se contentent de regarder les personnes partir, au péril de leur vie, celles qui peuvent physiquement contribuer au développement du continent africain. C’est inacceptable. Et ce n’est pas seulement une génération, ce sont plusieurs générations qui se perdent « , explique-t-il.

Luc André Diouf a vu sa situation régularisée depuis longtemps. Il est espagnol depuis 2001… Mais, il n’a pas ignoré la communauté immigrée des îles Canaries.

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