Vous avez participé à des conflits qui n’étaient pas les vôtres. Vous avez donné votre sang pour des Nations étrangères ; des Nations qui ne vous considéraient même pas comme des êtres humains à part entière ; des Nations qui nous ont colonisés et nous colonisent encore. Malgré les services séculaires que vous avez rendus à l’humanité, un président a osé dire que votre, notre continent « n’est pas assez entré dans l’histoire ». Ce que vous avez fait pour les autres, vous pouvez le faire pour vous-mêmes. Défendre la souveraineté malienne, c’est bien entendu défendre la souveraineté de l’ensemble des États d’où vous venez.
Même s’il est vrai que l’ensemble de nos États ont renoncé à leur souveraineté à cause de la dette, comme le dit l’économiste Suisse, Jean ZIEGLER, dans L’Empire de la honte, vous persistez valeureusement à sauver ce qui reste des meubles. Du fond de mon âme, je salue votre courage et vous remercie pour les sacrifices, oui, pour ce don de sang. Vous supportez la souffrance pour nous, sous la canicule, malgré la faim et la soif.
Ô jambars, Ô soldats et officiers sénégalais et africains ! Je vous suis très reconnaissant. Il est 4 heures du matin au moment où je pose ces larmes noires sur cette page pâle, sur ce sombre écran, sur cette feuille fanée. Je viens de finir comme ça mes prières surérogatoires. Ne vous inquiétez pas. Je vous y ai associés. J’ai prié pour que vous nous reveniez tous sains et saufs, vous et les soldats français, ainsi que les autres coalisés. J’ai même prié pour ceux que, malheureusement, les Occidentaux appellent les « islamistes », comme s’il n’existait aucun notre mot pour les désigner. J’ai prié pour que Dieu leur fasse voir leurs erreurs, afin qu’ils sachent que l’Islam est une religion d’Amour. J’ai prié pour qu’ils baissent les armes et vous baisent les joues et les mains.
Soldats, vos familles et concitoyens sont inquiets. Ils se demandent tous : « est-ce que mon fils, mon frère, mon voisin me reviendra ? ». InchAllah, vous reviendrez tous comme vous êtes partis.
Je suis le “Sociologue Rebelle”, un rebelle d’Amour, de Justice. Un rebelle qui, après la Prière, a deux armes : La Conscience et le Geste. Et quel geste ? Le geste qui passe, qui commence toujours par le Dialogue.
Pardonnez-nous de vous avoir envoyés en guerre alors que nous sommes au lit en train de dormir, à la maison en train de manger et de boire. Pardonnez-nous de vous oublier quelque fois et de ne nous souvenir de vous que lorsque les médias annoncent le décès d’un des vôtres, la mort d’un des nôtres.
Je n’ai point besoin de vous demander de rester Disciplinés. Vous savez la “chanson” mieux que moi : « la Discipline fait la force des armées ».
Bonne chance frères ! Garder le courage ! Car, « celui qui perd le courage a tout perdu », dit l’adage.
Je vous Aime !
Etudiant à l’époque, sociologue des armées, mactko@yahoo.fr
