«A la fin de mon deuxième mandat en 2029…»

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Adoptant une démarche prospective et pour le moins optimiste, lors du séminaire des cadres de Rewmi qui a pris fin hier, Idrissa Seck s’est projeté à la fin de son «deuxième mandat en 2029». Il a, sous ce prisme, déroulé les grandes lignes du programme qu’il compte présenter en vue de briguer les suffrages des Sénégalais et d’ouvrir « l’ère d’une gestion juste, efficace et ambitieuse» – parce que les notions de «gouvernance sobre et vertueuse» prônées par le régime en place ne veulent rien dire à ses yeux.

Supprimer le ministère de l’Education nationale

Plaçant l’éducation au rang de secteur prioritaire de son offre programmatique, le président du conseil départemental d’assurer qu’il ne la confiera «ni à un ministre, ni à un Premier ministre». «Je mettrai en place un conseil supérieur de l’Education. On en a plus besoin que d’un conseil supérieur de la magistrature. Ce Conseil supérieur de l’éducation,   qui sera présidé par le président de la République, inclura  les meilleurs recteurs d’université, les meilleurs proviseurs de lycée, directeurs de collège, d’écoles élémentaires ou de cases des tout petits» note-t-il, non sans indiquer qu’il est «totalement inadmissible que qui que ce soit soit mieux payé  qu’un enseignant».

Sanctionner les magistrats

Pour ce qui a trait à la marche du système judiciaire sénégalais, Idrissa Seck préconise qu’il soit associé au principe d’indépendance de la magistrature le principe de responsabilité des magistrats. «Nous avons un conseil supérieur de la magistrature que j’ai décidé de ne plus présider s’il advenait que les Sénégalais me confient la responsabilité  de diriger le pays. Mais je ne veux pas non plus d’un gouvernement des juges. Je veux un Conseil supérieur de la magistrature dont la composition sera réaménagée, remaniée, les juges ne seront plus seuls entre eux parce que j’ai fait un constat, à part un seul cas, je crois celui d’une greffière, aucun magistrat n’est sanctionné» relève Idy, qui précise qu’en la matière il y a pourtant 32 dossiers de l’Ige ou des corps de contrôle en dormance.

Armer financièrement les militaires

 «Je me suis promené dans les maisons d’anciens combattants, j’ai discuté avec certains d’entre eux mais ils vivent une détresse indescriptible. Ils n’ont pas de prise en charge médicale, ou très faible. Ils passent d’un salaire à un tiers de salaire comme pension et ils continuent à prendre en charge une famille en développement» regrette Idrissa Seck. Fort de   ce constat, il promet d’augmenter les pensions des anciens combattant ainsi que le traitement médical de nos blessés de guerre, qu’il s’agisse de blessures occasionnant des handicaps temporaires ou des handicaps définitifs. «Que nos soldats sachent, que quand je passerai en revue les troupes, que mon regard croisera le leur et que je leur demanderai d’aller défendre l’honneur du Sénégal, je veillerai personnellement à ce qu’ils soient dans des conditions convenables» promet-il.

Créer un hub de production énergétique

Abordant la question énergétique, Idrissa Seck a dit son ambition de fournir un accès à l’électricité sur toute l’étendue du territoire national. «Je voudrais qu’à la fin de mon deuxième mandat en 2029, si vous m’en donnez deux, que plus personne au Sénégal ne demande de l’électricité. Et que l’accès soit universel. Aujourd’hui l’accès est de 50 à 55%. Ma priorité sera que l’accès soit total. Bien évidemment il y aura des difficultés à amener le réseau partout, il y a des zones isolées, mais fort heureusement les développements technologiques que je suis quotidiennement  autorisent  d’électrifier les zones isolées à des coûts relativement compétitifs.  Et je voudrais faire du Sénégal, puisque nous avons du pétrole et du gaz, s’il n’est pas volé par la famille Sall d’ici là,  un hub de production d’électricité. Et concernant le mix énergétique, il s’agira de  faire en sorte qu’au moins 30% de la puissance installée soit de l’énergie renouvelable» annonce-t-il.

«Tirs nourris sur le pouvoir et l’hôtel Palm Beach»

Semblant faire contre mauvaise fortune bon cœur, les cadres de Rewmi ont dû se résoudre à revoir leurs plans à la dernière minute, après que l’hôtel censé abriter leur séminaire tenu samedi et dimanche dernier s’est désisté à la dernière minute. Idrissa Seck déplore cet état de fait qu’il attribue ni plus ni moins à une tentative de sabotage émanant du pouvoir. «Les difficultés ont été aplanies afin que nous nous retrouvions ici cet après midi, quelque répulsion qu’en ait le régime de monsieur Macky Sall. Ils ont tenté d’empêcher cette réunion, ils ont exercé des  pressions sur les réceptifs hôteliers de Saly, y compris sur des propriétaires de domiciles privés que nous avions réservés pour accueillir nos hôtes étrangers et dont les contrats ont été annulés cet après midi même pour motif de travaux, alors que les maisons avaient été visitées et étaient dans un excellent état» dénonce-t-il.

«Pardonnez-moi mes offenses…»

«Je voudrais avant d’aller plus loin m’acquitter d’un devoir. Tout au long du processus de maturation qui donne accès à la sagesse, j’ai pu dans mon parcours d’homme politique et d’homme d’Etat heurter, choquer, blesser, par la parole ou par le comportement. Je voudrais aujourd’hui, avant de solliciter le suffrage des Sénégalais, les regarder dans les yeux et convoiter d’Allah qu’il me pardonne mes offenses, comme je pardonne aussi à ceux que j’ai offensés». C’est en ces termes qu’Idrissa Seck a fait amende honorable auprès des Sénégalais, pour les écarts qui ont eu à être les siens durant son parcours politique.

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