Affaire Khalifa SALL : Adversité ou équité !

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 Le landerneau politique national est virtuellement secoué en ce moment  par ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Khalifa Sall, relative à la gestion de la caisse d’avance de sa municipalité.  Une affaire d’ailleurs qui prend de plus en plus les allures d’un feuilleton burlesque. Du coup, l’opinion publique sénégalaise se retrouve foncièrement divisée par cette déferlante. Si les uns considèrent que Khalifa est l’homme à abattre, d’autres par contre soutiennent qu’il est astreint à rendre compte de la gestion de sa caisse d’avance.

Lé débat fait aujourd’hui rage sur l’affaire Khalifa Sall, relative à la caisse d’avance de sa municipalité   présentement calibrée par la justice sénégalaise .Et ce, à quelques jets des élections législatives. Normale, dirions-nous dans le cadre de la réédition légitime des comptes pour tout gestionnaire   assujetti à la chose publique. Mais au demeurant, bien des zones d’ombre persistent dans cette affaire. Un faisceau de circonstances cependant s’enchevêtrent sur Khalifa Sall en tant que maire socialiste de Dakar, et par ailleurs « gardien du temple socialiste » aux antipodes des visées du secrétaire général de leur parti, Ousmane Tanor Dieng. Ce dernier accepterait de facto d’être à la solde du président Macky alors que son secrétaire à la vie politique considère que leur formation devrait se libérer des étreintes de la majorité pour aller à la conquête des suffrages des sénégalais. Du coup, un combat de principe opposerait ces deux protagonistes sous la bannière socialiste. « Cerise sur le gâteau », le saccage de la permanence du parti socialiste (Ps)  à la veille du référendum passé, et l’affaire Barth  consécutive à l’attaque de sa municipalité où Ndiaga Diouf est passé de vie  trépas  sont autant d’indices qui démontrent à suffisance qu’entre la majorité élargie et Khalifa Sall, les violons ont du mal à s’accorder. Autres remarques non moins importantes. Avec une armada de ministres et de Dg, le pouvoir a plusieurs fois joué des coudes et des mains pour débouter sans succès Khalifa de la ville de Dakar. En outre,  des ressources concourant à revigorer sa municipalité  ont aussi fait l’objet de blocage de la part de la toute puissance publique par le biais du ministère du cadre de vie. Les services de contrôle de l’Etat se sont  aussi penchés 18 mois durant sur les dossiers de cette municipalité sans trouver une once d’opacité. Toutes choses en tout cas qui font que nombre de sénégalais sont d’avis que le maire de Dakar apparait aujourd’hui comme la victime expiatoire du (système) dont à l’origine il était pourtant un allié de taille. Equité, dirions-nous si tant est que l’argent qui appartient à tous les sénégalais serait distribué non dans le cadre de la notion ambigüe  de « teranga » mais dans un cadre purement égalitaire, s’il en est. Que d’Institutions de la République où les fonds politiques ou ce qui les ressemblent rivalisent d’ardeur dans une opacité « légitimée ». Quid des autres municipalités de notre pays où caisse d’avance ou  tout autre moyen similaire sont utilisés quotidiennement sans que personne ne trouve à en redire. A l’évidence, à quelques mois des échéances législatives, s’attaquer à Khalifa apparait pour beaucoup de sénégalais comme une volonté manifeste du pouvoir de tenter de liquider un adversaire de taille aux ambitions politiques démesurées. Ce qui ne déplairait guère à Ousmane Tanor Dieng, président du HCCT. Adversité contre Equité, en tous les cas le débat fait toujours rage et toutes les deux parties  sont dans leurs rôles avec en appoint des arguments bétons. Mais il serait judicieux de proclamer haut que les sénégalais sont généralement en avance sur les politiques. Et le président Macky alors président de l’assemblée nationale sous le règne de Me Wade, l’aura appris à ses dépends quand les libéraux ont voulu coûte que coûte le liquider politiquement. Naturellement épris de justice sociale, les sénégalais se sont levés comme un seul homme pour ensuite (…) lui dérouler tapis rouge au palais de la République. Il serait donc aujourd’hui incompréhensible que ce même schéma se reproduise sur le maire de Dakar qui donne déjà l’image d’un martyr  souriant à belles dents. Car quoi qu’on puisse dire, il faudrait vraiment « être trop bonne patte et prêt à finir dans le pétrin » que de vouloir ce que le premier sénégalais incarne. Ça s’appelle doctement,  vider notre démocratie de toute notion d’adversité politique. Et dans cette affaire, l’emballement de la justice ne saurait être épinglé car selon un éminent  penseur : «  la politique est l’art de la technique qui fait travailler toutes les autres sciences  ».C’est à dire, tout  y  devient !

Assane SEYE pour Sunugal24.NET

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