AFFAIRE OUMAR WATT – LE SOLDAT FRANÇAIS RISQUE 7 MOIS FERME, LA PARTIE CIVILE RÉCLAME 1MILLIARD FCFA

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Ayant fait les choux gras de la presse des jours durant, l’affaire opposant Omar Watt au soldat français Mike Teiho a été, ce jeudi, appelée à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Omar Watt, toujours malade, a comparu à la barre en titubant. A côté de lui, se tient le prévenu, Mike Teiho, vêtu dans une chemise blanche. L’audience s’ouvre par une exception soulevée par l’avocat de la défense, Me Khoureychi Ba.

La robe noire demande le renvoi du procès parce que, dit-il, son client était chez le médecin ce matin et a un repos médical de 10 jours. En outre, Me Ba a fait savoir qu’il veut faire comparaitre les médecins qui ont apporté les premiers soins à Omar Watt. « Je veux engager la responsabilité de l’Etat parce qu’il y a une série de défaillance dans cette affaire », a indiqué Me Khoureychi Ba qui, malheureusement n’a pas eu gain de cause. Car, le juge Maguette Diop a rejeté l’exception avant de signifier au prévenu les faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail (IIT) de 60 jours qui lui sont reprochés. Ils remontent au 17 septembre dernier. A cette date, la brigade prévôtale avait été saisie d’une bataille rangée opposant des sénégalais et des français et que, dans les mêmes circonstances Omar Watt avait reçu un coup fatal qui l’avait mis dans le coma. L’auteur du coup a été vite identifié et arrêté.

Sans détours, Mike Teiho a reconnu les faits. Selon lui, ce jour-là, après une nuit bien arrosée dans une boite de nuit de la place, ses copains et lui, un peu ivres, rentraient chez eux quand ils ont été attaqués par trois individus. L’un d’eux en l’occurrence Omar Watt a voulu le donner un coup de poing qu’il a esquivé avant de riposter. « Je l’ai donné un seul sur la joue et il est tombé. Je n’avais visé aucune partie de son corps, le coup était venu instantanément. J’étais ivre », a expliqué le prévenu. Une version battue en brèche par Omar Watt. Qui, dans sa déposition, explique que ce jour-là, après avoir garé sa voiture, il a aperçu un taximan en train de se bagarrer avec 5 français. Il s’est ainsi rapproché pour les séparer. C’est sur ces entrefaites qu’il a reçu le coup. « Quand il m’a donné le coup, je suis tombé. Il a continué à me rouer de coups jusqu’à ce que je perde connaissance. Je ne sais plus ce qui s’est passé après », a raconté Omar Watt qui dit n’avoir jamais eu d’échange de propos aigres-doux avec le prévenu au préalable.

La partie civile réclame 1 milliard de francs Cfa

Faisant sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile a déploré ce qu’il considère comme une précipitation pour juger cette affaire. « Lamine Diack est gardé en France par la justice française et au Sénégal, on veut libérer un jeune qui a failli tuer un sénégalais », a rappelé l’avocat estimant qu’il y a beaucoup de choses à dire dans ce dossier mais, on veut tout escamoter. « Il y a une assertion qui dit que plaider c’est bander et convaincre le juge c’est se jouir. Mais aujourd’hui, je ne vais ni bander, ni jouir parce que je ne peux pas plaider cette affaire devant ce tribunal. Cette affaire, je vais le plaider à la haute cour de justice d’Abuja », a fait savoir Me Khoureychi Ba. Selon lui, son client a été gravement atteint et son état de santé ne s’améliore pas. « Ce procès est une mascarade. Ce n’est pas un procès parce qu’on refuse la comparution de personnes clés pour la manifestation de la vérité. Ce gars est bien formé. En deux secondes, il peut vous tuer. Il a donné un coup scientifique à mon client sur la nuque avant de continuer de le frapper », a ajouté Me Ba avant de solliciter 1 milliard de franc Cfa pour toute cause et préjudice subis.

Dans son réquisitoire, le maitre des poursuites estime que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation d’autant plus que le prévenu les a reconnus. Pour lui, la responsabilité de ce dernier ne souffre d’aucune ambiguïté. Ainsi, il a requis contre le prévenu 2 ans dont 7 mois ferme.

Les avocats de la défense ont plaidé l’application bienveillante de la loi pénale. Selon eux, l’imputabilité des faits à l’encontre de leur client ne souffrent d’aucune contestation. Cependant, ils ont au tribunal de ramener cette affaire à sa juste proportion. Concernant les dommages et intérêts, la défense estime que la partie civile veut battre monnaie en réclamant la somme de 1 milliard de francs Cfa. L’affaire est mise en délibéré pur jugement qui sera rendu le 9 mai prochain.

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