Arrestation des 15 activistes : Sommes-nous dans une dictature rampante? 

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Arrêtés au rond point Sahm, alors qu’ils étaient en train de distribuer des flayers pour sensibiliser sur la hausse du prix de l’électricité, les 15 membres du collectif Nio Lank sont depuis samedi dans les mains des limiers. Ils sont accusés d’organiser un rassemblement illicite et non déclaré.

A y regarder de prés, ces interpellations attisent la tension sociale déjà crispée par la détention en prison de Guy Marius Sagna, Ousmane Sarr et Fallou Gallas. Ils croupissent toujours en prison au moment où leurs camarades qui étaient interpellés sont libres. Des lors, certains parlent d’une justice à double vitesse. Jusqu’à présent on ne comprend pas pourquoi ils n’ont pas bénéficié d’une remise de liberté.

Quid des membres de Nio Lank, force est de constater que le régime en place est allé trop loin en les laissant entre les mains des policiers depuis samedi. En dehors de leur arrestation indéfendable dans un pays de droit où l’on se targue d’une démocratie mature, il est inconcevable qu’ils soient détenus depuis samedi. Cela ressemble plutôt à une démarche d’intimidation.

Nos autorités prennent exemple souvent sur la France ou les Etats unis, mais dans aucun de ces pays vous verrez ces genres d’arrestation plus que banales. On aurait compris que les messages véhiculés soient subversifs mais parler d’un rassemblement illicite ou non déclaré pour un groupuscule qui distribue des flayers… C’est trop transparent comme accusation!

Dans un état de droit où la constitution consacre le droit de manifester, on doit éviter certains agissements dictatoriaux qui ternissent l’image de la démocratie Sénégalaise tant chantée. Il est vrai que sous Wade la démocratie sénégalaise a pris de sacrés coups mais avec l’avènement du Président Macky Sall, la constat est plus que désolant: les marches sont réprimées, les activistes traqués… Les acquis démocratiques les plus élémentaires sont foulés aux pieds.

Somme toute, si on empêche aux populations de manifester leurs amertumes publiquement, le résultat de la somme des frustrations condensées risque d’être fatale…

 

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