Au Cameroun anglophone, le ministre Paul Atanga Nji appelle au dialogue

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Au Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, vient de clore une tournée dans la région anglophone du sud-ouest, où la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée depuis plusieurs semaines, avec des actions d’éclat imputées à des séparatistes : des attaques ciblées contre des symboles de l’Etat et des enlèvements. Le ministre effectuait une mission d’évaluation de la situation sécuritaire au cours de laquelle il a déclaré être porteur d’un message de dialogue des autorités.

Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji rentrait de mission ce jeudi matin. Il a notamment visité Buea puis Kumba, deux localités du sud-ouest anglophone où il a rencontré des chefs traditionnels, des associations de moto taxi et des enseignants.

Interrogé par RFI, le ministre s’est dit porteur d’un message du chef de l’Etat, Paul Biya, demandant « à la population de collaborer avec l’administration (…) et à tous ceux qui détiennent les armes de les déposer ». Et d’ajouter que « le gouvernement est prêt à dialoguer, mais uniquement avec ceux qui recherchent l’unité du Cameroun ».

Les séparatistes exclus du dialogue

Le ministre a évoqué « un dialogue dans un cadre institutionnel, dans le strict respect des règles républicaines », excluant toute éventualité d’un « dialogue national ». « Le dialogue est déjà en cours. (…) On discute avec les avocats, les enseignants, (…) mais il est hors de questions de discuter avec les bandits de grand chemin qui perturbent l’ordre public » a-t-il précisé, en référence aux séparatistes armés.

Paul Atanga Nji a également précisé que les sénatoriales de dimanche s’étaient déroulées dans le calme dans les 58 départements. Mi-mars, le ministre s’était déjà rendu dans le nord-ouest, la deuxième région anglophone du Cameroun.

Il avait visité la ville de Bamenda et de Batibo, où le sous-préfet enlevé mi-février est toujours porté disparu. Il avait alors appelé les séparatistes à « se reconvertir ».

Changement de ton

Cette série de visites d’un ministre indique un changement de ton du côté de Yaoundé. La solution militaire adoptée dès le début de la crise en novembre 2016 a durci les positions.

Depuis le 1er octobre 2017, date de la proclamation unilatérale de la République indépendante d’Ambazonie, la situation sécuritaire dans la zone s’est considérablement dégradée. L’extradition fin janvier au Cameroun de 47 séparatistes anglophones, dont leur leader Sisiku Ayuk Tabe, après leur arrestation au Nigeria n’a rien arrangé. Depuis, les attaques ciblées contre des symboles de l’Etat et les enlèvements se sont multipliés.

Yaoundé change donc de stratégie, à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2018. Paul Atanga Nji nommé début mars est le premier anglophone à occuper ce poste stratégique. Et cette offre de dialogue est inédite.

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