BOY NIANG: «J’en ai fini avec les lutteurs de Guédiawaye, Balla Gaye 2 et Lac 2 ne m’intéressent pas»

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C’était hier la fête à la demeure de Boy Niang à Pikine Cité 1. Le fils de De Gaulle, qui s’est pointé chez lui vers 19h, était visiblement au bord de l’épuisement. La voix cassée, les yeux rougis par la fatigue, il est largement revenu sur sa belle victoire contre Sa Thiès, ses ambitions….

Les Echos : Qu’est-ce que cela fait de battre un lutteur comme Sa Thiès ?

Boy Niang : Avant tout, je rends grâce à Dieu, qui m’a accordé cette victoire. Je remercie mes parents et supporters qui ont été d’un soutien indéfectible. Pour vous répondre, je suis animé par un sentiment de joie et de fierté pour avoir accompli mon devoir qui était de terrasser mon adversaire. Mention spéciale à mes supporters qui ont fait une grande mobilisation dimanche pour pousser à la victoire. Il faut savoir que terrasser un lutteur comme Sa Thiès  n’est pas chose aisée, car c’est un adversaire de taille, qui est de la même génération que moi. On nourrissait les mêmes ambitions de faire partie des ténors. Pour le battre, on savait qu’il fallait cravacher dur pour avoir beaucoup de force, de la puissance et surtout de la rapidité. Il fallait avoir une envie folle de remporter ce duel et c’est ce que nous avons réussi à faire.

Comment s’est passée la préparation ?

J’avoue que c’était dur. Je me suis décarcassé comme pas possible. Mon staff ne m’a pas ménagé, au point que certains lutteurs se plaignaient du travail trop corsé que j’ai enduré, mais voilà le résultat. Lors de ma préparation en Europe, je n’ai pas voulu que mes vidéos ou mes photos filtrent. Il fallait travailler en cachette et c’est ce que nous avons réussi. Quand je pars en Europe, c’est pour travailler et je le fais. Je ne sais pour les autres, mais moi, je me plie aux exigences de ce sport, pour briller. Mon adversaire, je l’ai étudié à plusieurs reprises. Il le faisait, mais ses adversaires n’avaient pas cette puissance, cette rapidité et cette force pour le contenir, mais je suis différent de ceux-là. La rapidité, c’est l’un de mes points forts. J’ai usé de cela pour le terrasser.

Pouvez-vous revenir sur le film du combat ?

Je savais qu’il allait m’attaquer, car c’est l’un de ses points forts. Avec mon staff, on a révisé comment le contenir s’il m’attaque. Aussi, j’étais sûr que s’il prenait un de mes coups, il allait perdre  50% de ses capacités. Il m’a facilité le travail, lorsqu’il a voulu marcher sur moi, en bombant le torse. Il avait baissé sa garde et j’en ai profité pour placer un direct qui a fait mouche. Par la suite, j’ai puisé dans la lutte pure pour le terrasser. Il s’est bagarré à l’aveuglette et j’en ai profité pour le plaquer au sol. Nous sommes des adversaires d’un soir, mais pas des ennemis. Je l’ai encouragé après le combat et je lui ai dit que je lui souhaite une victoire pour sa prochaine sortie. Chaque jour, je ne cesse de surprendre les amateurs. Certains font semblant de me connaitre, alors que ce n’est pas le cas. Il n’y a aucun lutteur dans l’arène que je ne peux battre. J’ai fait le vide dans les mbappats et je sais qui je suis réellement. Je suis jeune, je sais lutter, tout comme je sais me battre, donc, aucun lutteur ne peut me résister. La façon avec laquelle Sa Thiès  a lutté prouve que mon adversaire ne savait pas qu’il avait un adversaire de taille. Ou bien il pensait qu’il était plus fort ou plus technique que moi. Raison pour laquelle je me suis surpassé, pour lui prouver le contraire. Je ne sais pas, lui, mais moi, je savais dès le départ qu’un jour, nous allions nous battre. Il était venu avec une grande confiance, tout comme moi, mais je savais que le meilleur sur le plan stratégique allait sortir vainqueur de ce combat.

Votre père a dit que c’est Tapha Guèye qui vous a filé la clé avec laquelle vous avez battu votre adversaire…

Tapha Guèye est une vieille connaissance de mon père, ils ont cheminé ensemble. Ils ont le droit de se parler et qu’il me prodigue des conseils, mais il faut savoir que mon staff technique a beaucoup travaillé sur ce combat.

Est-ce que vous vous considérez comme la bête noire des lutteurs  de Guédiawaye ?

J’en ai fini avec les lutteurs de Guédiawaye. Je vise maintenant ailleurs.

Mais il reste Lac 2 et Balla Gaye 2

Non, pour le moment, je vise ailleurs. Pour le moment, je me concentre sur mon travail. Je ne défie personne, mais je sais que je suis  dans la cour des grands. S’ils sont cinq ténors, je suis le sixième. Qu’ils viennent m’affronter pour le plaisir des amateurs. Je ne cible personne, mais  je suis prêt.

Mais vos supporters réclament votre duel contre Balla Gaye2

Moi je suis là pour mes fans. Je suis prêt à leur offrir tout ce qu’ils veulent, mais je ne veux plus un lutteur de Guédiawaye. Je veux déplacer ma chaise vers d’autres cieux.

Vous allez aux Parcelles Assainies ?

Je ne cite personne. Boy Niang est là et fait ses preuves. Mon objectif est de décrocher un autre combat avant la fin de la saison. D’ailleurs, j’en ai même discuté avec Pape Thialis pour lutter lors de l’inauguration de l’arène nationale. Je suis partant.

Justement, Modou Lo a déjà une avance de Leewtoo, êtes-vous prêt contre lui ?

Moi je ne cite aucun nom. Retenez encore une fois que je suis là pour tous les lutteurs. Je ne fais de fixation sur personne. Je prendrai celui qu’on me proposera, mais à condition qu’il soit dans mes plans.

Et Tapha Tine ?
Il ne faut pas  déconner. Moi, je regarde devant pas derrière.

BOURHANE WADE MANAGER DE BOY NIANG
«Pour le moment, on ne veut pas de Balla Gaye, on veut Modou Lô»

Contrairement à son poulain, Bourhane Wade a ciblé Modou Lo comme un potentiel adversaire de Boy Niang. Pour le manager du fils de De Gaulle, un duel contre le Roc des Parcelles Assainies s’impose.

«Balla Gaye est sous contrat. Pour le moment, on ne veut pas de lui. Il n’y a qu’un seul lutteur qui a reçu une avance, c’est Modou Lo. Nous sommes prêts à l’affronter», a confié Bourhane Wade. Le manager de Boy Niang est d’autant plus confiant quant à la possibilité de ce duel que Modou Lô a écarté Ama Baldé parmi ses potentiels adversaires. «Il a dit qu’il ne veut pas d’un duel contre Ama. C’est son choix, mais il ne peut pas éviter les deux. Il ne peut pas les éviter», explique-t-il avant de faire la leçon à Modou Lô. «Il doit savoir que Bombardier lui avait tendu la perche, tout comme Balla Gaye et Cie. Il doit au retour tendre la perche aux jeunes, qui sont déjà dans la cour des grands», ajoute-t-il.

«On n’a jamais vu Tapha Guèye, cette victoire, c’est le fruit du travail du staff technique»

Concernant les propos de De Gaulle qui avait crié sur tous les toits que c’est Tapha Guèye qui a filé les tuyaux à Boy Niang pour battre Sa Thiès, le manager du lutteur originaire de Pikine parle d’une sortie maladroite. «On a travaillé durant des mois sans jamais voir Tapha Guèye. La relation qu’il entretient avec Tapha Guèye le concerne, mais nous ne sommes pas de cet avis. Cette victoire est le fruit du travail du staff technique. Mais pas de Tapha Guèye», martèle-t-il. La sortie de De Gaulle a créé une frustration au sein du staff technique surtout du coach Cheikh Ndiaye, qui s’est senti rabaissé, heureusement que Boy Niang et surtout son manager ont loué le travail titanesque de son staff technique. Quid des relations entre Boy Niang et Ama Baldé ? Bourhane Wade souligne qu’ils sont des frères et cela ne changera jamais. «Ils sont de vrais amis. Personne ne peut s’immiscer dans leurs relations. Boy Niang l’a compris, raison pour laquelle il a déchargé Ama Baldé. Ils ont tenté de mettre en mal Ama Baldé et Eumeu Sène et maintenant, ils veulent le mettre en mal avec Ama, c’est peine perdue».

«Sa Thiès a perdu pour avoir sous-estimé Boy Niang»

Pour finir, le manager de Boy Niang, qui a salué la brillante victoire de son poulain, indique l’erreur du fils de Double Less : c’est d’avoir sous-estimé son adversaire. «Si tu ne connais pas l’importance du combat, mais c’était impossible de gagner. Sa Thiès n’a pas mesuré la valeur du  combat. Pour lui, Boy Niang n’était pas un adversaire de taille. Dans ses déclarations, il ne cessait de dire que c’est lui qui va tout faire dans ce duel. Mais mal lui en a pris. Il n’a pas respecté son adversaire, qui n’a pas non plus cherché à le connaitre», dit-il avant de poursuivre : «Ce n’était pas un combat pour le meilleur technicien, mais pour celui qui avait la meilleure stratégie. Boy Niang est une bête de travail. J’en profite pour dire un grand bravo à son staff technique. Ils ont livré du bon travail. C’était l’union sacrée autour de lui et voilà le résultat».

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