Cancer du sein : elle récolte 27 000 € en une semaine sur Internet

0

En lançant une cagnotte sur Internet, Leslie, 40 ans, atteinte d’un grave cancer du sein, ne s’attendait pas à récolter 27 000 € en si peu de temps. Elle peut désormais payer ses soins.

Les jours passent, les chiffres grimpent. Leslie Salut, 40 ans, peine à réaliser la fulgurance de la mobilisation. Cette mère de famille, touchée par un cancer du sein métastatique, a lancé, il y a une semaine, une cagnotte en ligne pour financer son traitement qui n’est plus remboursé par l’Assurance maladie depuis fin mars.

 

Mardi soir, elle avait déjà récolté 27 000 €, soit plus de 80 % de ce qu’elle espérait. Dans son petit hameau de Montcalm, à Vauvert dans le Gard, à quelques kilomètres des terres arides des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône), Leslie, monitrice équestre, ne peut contenir sa joie. A l’émotion se mêle une immense colère, face à une «injustice».

 

> A LIRE AUSSI.  Le dépistage sera proposé dès 25 ans

 

Il y a quinze mois, son cancérologue avait enfin trouvé un traitement. Une chimiothérapie orale associée à une injection d’Avastin, toutes les trois semaines, à 1 632 €, une molécule ciblée pour stopper la progression de la tumeur. Il fonctionnait, elle souffrait de moins en moins. Un miracle…

 

L’Avastin dans le viseur de la Haute Autorité de santé

 

Sauf que, en septembre, la Haute Autorité de santé a réévalué l’intérêt de ce médicament et jugé que, dans le cas des malades comme Leslie, il n’était pas assez efficace. Il n’est alors plus remboursé. «Certes, il n’y a plus de financement supplémentaire pour l’Avastin mais la clinique peut continuer à payer pour l’assurée, justifie le docteur Motyka, de la Caisse nationale d’assurance maladie. On lui verse un budget pour chaque patient.»

 

> A LIRE AUSSI. Enquête ouverte après cinq décès lors de la prise de médicaments

 

«C’est faux», s’insurge Jean-Loup Mouysset, oncologue de Leslie à Aix-en-Provence. «On n’a pas cet argent. En septembre, on nous a dit qu’elle pouvait poursuivre ce traitement car elle l’avait commencé avant la décision de la Haute Autorité de santé. En mars, on nous dit : C’est fini. La Sécurité sociale refuse une dérogation. Pourtant, l’Avastin n’est peut-être pas efficace pour tous mais il marche dans le cas de Leslie. A ce stade, ce n’est pas fréquent.»

 

Le médecin dénonce un scandale. Leslie, elle, ne comprend pas. Après un cancer du sein en 2009, à 32 ans — «j’ai eu l’impression de tomber dans le vide» —, une récidive en 2013 et une autre en 2015, elle refuse une troisième chimio lourde. Le cancer s’est étendu à l’enveloppe des intestins. «Je n’en peux plus. Il n’y a pas une solution ?» demande-t-elle, à bout de force, à son médecin. Il lui propose alors une chimio orale. Et a l’idée de l’associer à l’Avastin.

 

Double peine

 

Très vite, la fatigue s’estompe. Sa mine maussade s’éclaircit. Elle reprend le travail auprès de ses chevaux Calisson, Chérif, Rose, Tulipe. Peut à nouveau s’occuper de son fils Esteban, 13 ans, qu’elle élève seule. «Avant, je passais mes journées allongée dans le canapé »

 

Et Leslie retrouve la force de retourner avec ses copains à la cabane aux coquillages des Saintes-Maries à l’heure de l’apéro. Et puis, on lui annonce que son traitement ne sera plus remboursé. Une double peine.

 

> A LIRE AUSSI.  Le Docétaxel à éviter selon l’Institut national

 

«Aujourd’hui, ce sont des gens que je ne connais même pas qui m’aident, lance-t-elle, bouleversée. Grâce à eux, je peux déjà avancer un an de traitement. Le geste de ces inconnus me sauve.»

 

VIDEO. De la lingerie pour les femmes opérées d’un cancer du sein

  Le Parisien

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici