Le temps du Magal ne doit pas être utilisé pour des règlements de comptes politiques. C’est la conviction de Cheikh Tidiane Gadio qui était à Touba hier pour les besoins du grand Magal. A l’issue de son audience avec le Khalife général des mourides, le leader du Mpc/L a invité pouvoir, opposition et Société civile à un “dialogue national sincère”.
Après les Socialistes, Tanor Dieng et Khalifa Sall, Idrissa Seck, la délégation du Pds, entre autres, c’était au tour de Cheikh Tidiane Gadio d’être reçu par Serigne Sidy Makhtar Mbacké dans la matinée d’hier. Et ce, avant la venue de Macky Sall dans l’après-midi.
A sa sortie, l’ancien ministre des Affaires étrangères sous le régime de Wade a déclaré : “J’étais particulièrement heureux d’être reçu par le Khalife général des mourides, un saint homme qui symbolise le Sénégal que nous aimons, c’est-à-dire un Sénégal de tolérance, de fraternité, de compassion, de prières. Il nous a bien reconnus et reconnu le travail que nous avions fait dans le passé. Et il est passé par mon nom en mentionnant ce qu’il sait. En plus de prier pour nous et pour le travail que nous faisons pour le Sénégal et pour l’Afrique, nous avons eu une brève conversation et nous l’en remercions énormément.”
Mais le secrétaire général du Mpc/L a exprimé ses regrets de voir les politiques régler leurs comptes dans la ville religieuse. “C’est nous qui avions lancé l’appel ici, pour demander à la classe politique de ne pas venir à Touba pour régler leurs problèmes politiques. Nous sommes venus ici pour célébrer un grand saint de l’islam, Cheikh Ahmadou Bamba, prier pour lui et pour tout ce qu’il a fait pour l’Afrique et lui dire la fierté que nous avons de l’avoir eu comme guide religieux pour tous les Sénégalais et même tous les Africains. C’est cela l’objet du Magal”, a-t-il souligné, rappelant qu'”on peut utiliser la plateforme du Magal pour lancer des messages de paix, et non des messages politiques et partisans”.
Et Gadio d’ajouter : “Les Sénégalais doivent arrêter de donner cette image d’un peuple qui se chamaille sur toutes les questions. Nous, au niveau de Louy jot jotna, nous avions appelé à un nécessaire sursaut national. C’est-à-dire à la mobilisation exceptionnelle de tous les Sénégalais pour faire face aux nombreux défis.”
Le leader du Mpc/L constate que les Sénégalais sont “très fatigués”. “Nous ne blâmons pas simplement un régime ; nous disons que c’est le contexte national certes, mais les difficultés sont partout. Pour cette raison, nous devons nous donner la main et travailler dans l’intérêt du Sénégal”, préconise-t-il.
Sur toutes les polémiques comme celles liées à la gestion du pétrole et du gaz, du fichier électoral, le Mpc/L dit : “C’est nous qui avions lancé un appel au dialogue national. Le dialogue qui est en cours ne nous semble pas répondre aux besoins d’un véritable dialogue national. Il doit être sincère. Les sénégalais doivent bâtir un consensus sur le fichier électoral. Les nouvelles cartes, c’est bien, mais elles doivent être accessibles à tous les citoyens, sans exception, sans aucune rétention de cartes, et ne doivent pas être payantes parce que chaque Sénégalais doit avoir une carte d’identité nationale. C’est un acte citoyen. Donc, faisons tout pour que la question du fichier, la question des cartes n’engendrent pas des conflits dans notre pays. Faisons tout pour qu’on ne reporte pas les échéances électorales, qu’on respecte le calendrier électoral.”
Gadio appelle, par conséquent, le pouvoir, l’opposition, la Société civile, à travailler ensemble. “Que chacun exprime ses convictions, ait son propre projet de société, mais notre force, c’est d’être ensemble, d’être des filles et des fils de ce grand pays qu’on appelle le Sénégal et que nous aimons tous”, a-t-il conclu.
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