Cheikh Tidiane GADIO n’a qu’une seule nationalité !

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Dans un article que nous avons publié en 2017 dans différents média, nous nous étions insurgés contre les USA pour avoir arrêté M. Cheikh Tidiane GADIO, un homme que nous avons tous connu pour sa probité morale et son enthousiasme à défendre les intérêts de l’Afrique. Contrairement à de nombreux média qui ont très vite “établi sa culpabilité”, nous pensions que ce panafricaniste méritait, au moins, une présomption d’innocence. La “présomption de culpabilité” par laquelle cette affaire a été traitée par des Africains qui, pourtant, connaissaient “l’éthique de l’homme”, nous avait tellement surpris et irrité que nous ne pouvions rester pusillanime. Toutefois, dans notre article, demeurait une erreur dont, aujourd’hui, nous avons la confirmation. Monsieur Cheikh Tidiane GADIO est exclusivement sénégalais, contrairement à ce que nous avions écrit. Retour sur cette affaire. Bonne lecture !

Affaire Gadio : les USA pas très honnêtes

Si vous me permettez. Dans ce monde, que ce soit dans un contexte de respect strict de la légalité ou dans le cadre des règles dites “d’en bas” (Yves Frédéric LIVIAN), il y a toujours des gens qui, en vertu des positions qu’ils occupent ou de leurs réseaux de relations, sont capables de faire passer une négociation (de marché) difficile, voire impossible, à un accord sans grands heurts, profitables aux contractants, mais aussi à eux…. “Qui est fou ?”, dirait un ivoirien. On les appelle des “facilitateurs”. Ils reçoivent, pour leurs services rendus des commissions justifiées et justifiables. Toutefois, un procureur, en vertu également des pouvoirs que lui confère le droit, peut diligenter une enquête pour voir si la procédure adoptée par les contractants n’est pas punie par des lois qui régissent certaines affaires économiques ou financières. Nous osons le dire, même étant profane du droit. Légitimement, nous croyons que les poursuites dont fait l’objet l’ancien ministre des Affaires étrangères sénégalais sont, à bien des égards, contestables, malgré tout ce que certains faits réels ou supposés pourraient laisser croire.

En effet, si M. Gadio avait offert ses services à des « personnalités » (américaines ou pas) appartenant à des milieux d’affaires qui servent les intérêts américains, il est fort probable que vous n’auriez jamais entendu parler de ce problème. Pour son économie, l’Amérique est prête à tout, en attestent les guerres économiques qu’elle mène en prétextant défendre les droits de l’homme ou la démocratie. Souvenez-vous, même si cela ne date pas d’hier, lorsque Kabila “père”, dans l’ex-Zaïre, commençait à occuper, par la force et le sang, les zones pétrolifères de son pays, des hommes d’affaires américains s’étaient précipités de lui rendre visite pour négocier les futurs marchés qui s’offriraient à eux au cas où ce dernier était porté au pouvoir, bien évidemment grâce à leur soutien « occulte ». Ils ne s’en étaient pas cachés. Était-ce au nom d’une réglementation spéciale du commerce international ? Figurez-vous, Kabila, le rebelle fréquentable, n’avait pas pris le pouvoir au moment des faits.

Un État, comme les USA, qui est capable de faire une “guerre injuste” (Michael WALZER, Just, Injust War) pour le pétrole, de tuer des innocents dans l’intérêt de ses entreprises privées voraces, doit-il vraiment, sur le plan moral, vouer aux gémonies un diplomate, fut-il américain de deuxième nationalité, en raison de services rémunérés qu’il aurait rendus à un tiers ? Depuis de longues décennies, les États-Unis se livrent à de sérieuses guerres d’enfants très dangereuses : Vouloir coûte que coûte rester les seules puissances militaires et économiques de ce monde par la destruction des autres nations.

Combien de temps cela va-t-il durer ? Même si nous l’ignorons encore, nous pouvons au moins être sûrs que cette hégémonie qui frise le bon sens et qui est à la limite virtuelle, ne saurait s’éterniser.

Dr M. G. AIDARA

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