Contribution fiscale des industries extractives : les Ics, la Gco, Dangote, les Ciments du Sahel, le Sephos font moins que Sococim

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L’atelier de dissémination du rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) s’est tenu à Thiès avec son lot de révélations. Il résulte par exemple de ce rapport que la région de Dakar a fourni en 2014 une enveloppe de 21 milliards en terme de contribution fiscale de l’industrie extractive, avec la seule entreprise qu’est la Sococim. Pendant ce temps, la région de Thiès qui compte pas moins de 5 grands géants de l’industrie extractive n’a produit que 19 milliards de Fcfa.

Tous les acteurs se sont retrouvés hier à Thiès, autour du Pr Ismaïla Madior Fall, pour les besoins d’un atelier de dissémination du rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Lequel rapport fait état d’une contribution fiscale globale du secteur de l’industrie extractive et des hydrocarbures en 2014, de 117 milliards de Fcfa dont 109 milliards pour l’industrie extractive et 8 milliards Fcfa pour les hydrocarbures. Pour la même période, Thiès qui est la première région minière du Sénégal a enregistré une contribution de ses entreprises minières à hauteur de 19 milliards Fcfa.

Mais selon Abdou Aziz Diop coordonnateur du Forum civil à Thiès, le paradoxe est que Dakar a produit 21 milliards Fcfa avec la seule industrie extractive qu’est la Sococim alors que Thiès qui compte pas moins de 5 géants du secteur comme les Industries chimiques du Sénégal (Ics), la Grande Côte Opérations (Gco), la cimenterie Dangote, les ciments du Sahel, le Sephos n’est qu’à 19 milliards Fcfa.

De l’avis de Abdoul Aziz Diop, il y a lieu d’aller vers un rééquilibrage et faire en sorte que les collectivités locales impactées, au-delà des redevances et des patentes, puissent retrouver leur véritable part de la rente minière. Selon le rapport de l’Itie, cela  est un premier pas vers la transparence dans ce secteur, mais il ne suffit pas. D’ailleurs dit-il, le rapport a aussi fait des recommandations, qu’il faut traduire concrètement sur toute la chaîne des valeurs, de l’octroi des licences jusqu’à la distribution des revenus.

Il trouve que c’est «regrettable de constater que les collectivités locales impactées, qui subissent les dommages collatéraux de l’exploitation, n’ont pas encore reçu leur part de la rente minière, ce qui doit être corrigé». Selon lui, il faut se féliciter du code minier qui vient d’être révisé, mais l’urgence est aussi d’aller vers la mise à disposition effective des collectivités locales du fonds d’appui au développement local qui équivaut à 5% du chiffre d’affaire des entreprises en exploitation, du fonds d’appui et de péréquation aux collectivités locales, des fonds de réhabilitation des sites miniers pendant et après l’exploration.

Pour Yankhoba Diattara vice-président du Conseil départemental de Thiès, le rapport de l’Itie consacre des avancées dans la gestion des ressources minières, gazières et pétrolières, mais il faut qu’il aille beaucoup plus loin. Et d’ajouter : «c’est bien de publier ce que génèrent ces entreprises en terme de contribution fiscale, mais c’est mieux d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire à la répartition de ces ressources. Par exemple l’Etat n’a pas procédé à la répartition du fonds de péréquation depuis 2009. A Ngoundiane, les carrières cohabitent avec les villages et l’exploitation impacte négativement sur la vie et la santé des populations.

Pourtant ces entreprises qui les polluent, paient leurs patentes et leurs redevances à Dakar, au détriment de la localité d’implantation». Il a dans ce sillage insisté sur la nécessité de mettre en place au niveau régional, un comité de suivi des engagements pris par les industries minières lors des audiences publiques. Pour Ismaïla Madior Fall président du comité national, deux défis majeurs ont été relevés par le rapport. Il s’agit de l’exhaustivité et de la fiabilité. En effet les compagnies ont non seulement fourni les données, mais il s’agit aussi de données certifiées. Et au finish, il s’agit d’un document de référence sur le secteur, qui révèle par exemple qu’il n’emploie pas moins de 6.000 travailleurs dont plus de 95% de sénégalais.

Adjia Tabaski Thiam pour sunugal24.net

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