Couvre-feu : des journalistes ’’embarqués’’ dans une patrouille de Police à Louga

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Il était un peu plus de 20 heures cette nuit-là quand la voiture de la Police à bord de laquelle des journalistes ont pris place, a entamé sa ronde de surveillance des artères, coins et faubourgs de la ville de Louga (nord) pour veiller au bon respect du couvre-feu en vigueur sur toute l’étendue du pays depuis le 23 mars.

En cette veille de célébration du soixantième anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, la Police de Louga, sous les ordres du commissaire central, Mamadou Lamarana Diallo, a invité des journalistes locaux à constater le travail effectué par ses hommes les nuits de couvre-feu.

Sur le terrain, seules les voitures de patrouille perturbent la quiétude. Les rues et recoins de la capitale du Ndiambour renvoient l’image d’une ville morte tant ils sont déserts. Un silence pesant. Contrecoup de l’état d’urgence assorti du couvre-feu proclamé par le chef de l’Etat pour endiguer la propagation du coronavirus dans le pays.

Aucun individu ne circule. Il était même attendu qu’il en soit ainsi jusqu’à la fin de la mission jusqu’à ce qu’une femme, aperçue au loin, s’empresse de rentrer dans sa maison. Elle profitait avec ses enfants devant son domicile de la fraicheur nocturne dans cette ville en proie dans la plus grande partie de l’année à une canicule.

Cela n’a pas empêché les agents de police de frapper à la porte pour ramener à la raison la dame et lui déconseiller de sortir aux heures interdites. Une scène qui a eu le mérite de perturber le silence, faisant éclater de rires certains.

La patrouille reprend alors son cours et sillonne les quartiers les plus reculés de la ville. Elle ne sera encore perturbée que par un groupe de jeunes garçons qui s’apprêtaient à sortir, pour aller on ne sait quelle destination. Une initiative qui tourne court à la vue des voitures de police.

Silencieux depuis le début de la patrouille, un policier explique : ‘’Aujourd’hui, la soirée est calme. Contrairement aux premières nuits de couvre-feu pendant lesquels des jeunes ont tenté de braver l’interdiction de sortir. Quatorze d’entre eux ont d’ailleurs été arrêtés et déférés au parquet’’.

Rien ne sera signalé jusqu’à 23 heures. Heure à laquelle les journalistes, répartis dans deux voitures de police, sont raccompagnés chez eux. Pour les reporter ce fut l’épilogue d’une soirée entamée peu avant 20 heures devant le commissariat central de Louga.

En effet, peu avant cette heure, plusieurs dizaines de policiers, en uniforme et en tenue civile avaient déjà pris position devant le siège de la Police. Certains occupés à réajuster leur accoutrement ou à raconter la patrouille de la veille.

En compagnie d’une poignée de militaires, les policiers attendent, avec enthousiasme, les consignes de la nuit. A 20 heures, le commissaire central Mamadou Lamarana Diallo, et son adjoint, Lat Fall, se pointent, font la revue des troupes et décline la mission assignée à chaque groupe.

Le briefing prend fin une demi-heure après. Les journalistes sont alors scindés en deux groupes et prennent place dans deux véhicules différents.

Avant de démarrer la patrouille, le commandement s’assure que des agents sont postés à chaque check point. C’est ainsi que des policiers ont été positionnés sur les routes de Dahra et de Keur Momar Sarr et à Nguidila, des axes menant à la sortie de cette ville du nord du Sénégal.

Pendant plus d’une heure, il a ainsi été procédé à une surveillance minutieuse de toute la commune, par les forces de l’ordre. ‘’23 heures’’ a sonné la fin de patrouille pour les reporters, mais pour les agents de police, la mission devait se poursuivre jusqu’à l’aube.

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