Des proches de Boy Djinné risquent trois mois de prison…

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Trois mois ferme, c’est la peine requise par le parquet, hier, contre quatre personnes arrêtées mardi dernier, devant la Maison d’arrêt de Liberté VI où elles manifestaient pour la libération de Baye Modou Fall alias Boy Djinné.

A l’origine des faits

Ils voulaient apporter leur soutien à Baye Modou Fall alias Boy Djinné qui serait en grève de la faim illimitée, depuis le samedi 8 décembre pour exiger sa libération.

Bara Guèye, El Hadji Diop, Cheikh Mbacké Niang et Modou Sylla ont, en compagnie d’autres personnes, tenu une manifestation, mardi dernier, devant la Maison d’arrêt et de correction du Camp pénal de Liberté VI. Cependant, le quatuor a manqué de chance. Il a été appréhendé par des policiers en civil.

Les quatre manifestants sous mandat de dépôt

Placés sous mandat de dépôt, les quatre manifestants ont été attraits, hier, à la barre du Tribunal d’instance de Dakar pour manifestation non autorisée. Une infraction que les prévenus ont niée, arguant qu’ils ne se connaissent même pas. Le substitut du procureur les a confondus avec leurs déclarations mentionnées dans le procès-verbal. Ils ont soutenu avoir voulu s’enquérir de l’état de leur ami.

Au parquet

Le parquetier a souligné qu’à l’enquête préliminaire, le frère de Cheikh Mbacké Niang avait déclaré avoir accompagné ce dernier en prison pour rendre visite à un prisonnier qui était en grève de la faim. « Nous savons que le seul prisonnier en grève, cette période, c’était boy Djinné », a fait savoir le représentant du parquet.

Il a fait savoir que les prévenus ont été appréhendés en flagrant délit avec des pancartes sur lesquelles il y avait l’inscription « libérez Baye Modou Fall ». Et il ajoute : « ils habitent dans la même localité alors qu’ils disent ne pas se connaître. L’un deux a une fois été arrêté et placé en détention dans une même affaire avec Baye Modou Fall ».

Le substitut du procureur a soutenu que « ce n’est pas un affront pour l’administration pénitentiaire, mais plutôt un affront pour nous, les magistrats puisqu’il a été placé sous mandat de dépôt par les magistrats ». Fort de ces arguments, il a requis trois mois ferme.

Ce réquisitoire ne se justifie pas aux yeux de Me Abdoulaye Tall. Il a estimé que les prévenus se sont retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. « Ce jour coïncidait avec un jour de visites. Pas moins de 209 personnes pour ces jours, et également au jour où Baye Modou a décrété une grève de la faim. Il avait même donné un ultimatum au ministère de la justice pour son suicide. Ce dernier avait dépêché une délégation. Alors quoi de plus normal pour que ses proches viennent s’enquérir de sa situation », a martelé le conseil.

La défense…

Etant donné que les quatre ne se connaissent pas, il a demandé au tribunal de les renvoyer des fins de la poursuite. Son confrère a critiqué le réquisitoire du parquet. « La situation que décrit le parquet ne ressemble pas à ce qui s’est passé. Il ne s’agit pas d’une manifestation. Ces garçons ont été arrêtés pour manifestation sans autorisation. Dans un Etat de droit, on permet aux citoyens de manifester, d’exprimer leurs opinions. Le fait de demander aux autorités de libérer quelqu’un ne signifie pas porter atteinte à une structure juridique », a fulminé le conseil.

Pour lui, il y a une exagération des faits. « Ces personnes ne peuvent même pas accéder au camp pénal, puisqu’il y a un dispositif de sécurité à franchir », a-t-il poursuivi. Me Abdoulaye Tall considère que « le parquet a tort de penser que les prévenus ont exigé la libération de Boy Djinné ». Par conséquent, il a demandé que cette affaire soit ramenée à sa proportion et que le tribunal soit bienveillant à l’endroit de ses clients. Lesquels seront fixés sur leur sort le 20 décembre prochain.

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