Dialogue national inclusif : Succédané de la libération de Wade-fils

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[dropcap]L[/dropcap]e dialogue national naguère annoncé par le chef de l’Etat Macky Sall aura démarré sous de bons auspices. Ainsi nonobstant quelques défiants, les forces vives de la nation ont répondu massivement à son appel. Les sénégalais  apprécient dans leur écrasante majorité cette volonté de dialogue réunissant les acteurs d’obédience confondue autour des questions d’intérêt national. Cependant au regard de la tournure impromptue des événements, l’on s’est rendu compte que ce dialogue national n’aura été que le succédané de la libération de Karim Wade.

 

Gloire au pays où l’on parle. Ce célèbre dicton de Clémenceau sied bien au contexte de dialogue national enclenché par le président Macky et qui aura permis aux sénégalais d’accepter de réfléchir  ensemble sur les questions d’intérêt national. Cela dénote encore une fois de l’exception démocratique sénégalaise qui fait de notre pays un havre de paix et de concorde sociale. Au demeurant, l’affaire Karim ou sa libération imminente  ressemble plus à l’arbre qui aura caché la forêt. En effet quand le président Macky a annoncé l’ouverture d’un dialogue national où le dossier  de Wade-fils serait exclu, à part les libéraux, les sénégalais trouvaient cela normal. Mais il n’aura fallu que  quelques temps pour que tout s’éclaire d’un jour nouveau autour de ce dialogue  national devenu éminemment politique. Certes les concertations entre acteurs se poursuivent par le biais du comité de pilotage institué par le chef de l’Etat mais le véritable succédané de ce dialogue national serait à n’en pas douter la libération de Karim Wade. Et les multiples sorties du premier sénégalais à ce propos l’ont confirmé. Notamment au niveau de Radio France Internationale (RFI) mais aussi et surtout au niveau des foyers religieux de notre pays.

Si les sénégalais se retrouvent aujourd’hui sur une impasse  du point de vue de leur jauge politique, c’est parce qu’y a un non-dit qui sous-tend ce feuilleton burlesque de Wade-fils. Un non-dit qui pourrait probablement nous éclairer la lanterne demain mais pour le moment, tout le monde est astreint à subir cet événement. La politique étant par ailleurs une logique qui n’a pas de logique. Hier un adversaire invétéré aujourd’hui un adversaire qu’on déroule un tapis rouge, Karim devient ainsi le point de mire du Sénégal dans  son   entièreté  politique. Et en arrière plan, entre Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, c’est vraisemblablement entre Père putatif et fils d’emprunt. Le premier aura beaucoup fait pour le second mais ironie du sort, le fils du premier fut rattrapé par son passé et emprisonné sous le règne du second. Un imbroglio politico-judiciaire qui aura tenu en haleine les sénégalais  à cause du principe des valeurs qui sous-tendent la teranga sénégalaise. Mais pour démontrer que la loi est impersonnelle, cette dernière a fait fi de la teranga pour sévir contre Wade-fils. Mais chassez le naturel, il revient au galop.

Le Sénégal restera toujours une exception planétaire où la notion de démocratie sera toujours contournée par la teranga. Ce sont des valeurs qui pèsent plus que les fondamentaux de la démocratie au sens éthique du concept. C’est la raison pour laquelle, les principes démocratiques seront difficilement applicables  sous nos cieux. Dans l’affaire Karim, à part  le président Macky, aucun sénégalais n’est aujourd’hui à mesure de vous en dire plus. L’argent du contribuable s’en retrouverait-t-il plus portant ou alors s’agirait-il d’un ‘’dividende politique’’ en réserve ou d’un deal aux contours hybrides ? En tous les cas, dans cette série de questionnements, on récolte plus de flou que de balise. Mais le plus important est  que le dialogue se poursuive au profit des sénégalais  une fois que Karim Wade aura humé l’air.

Assane SEYE pour sunugal24.NET

 

 

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