DISPERSION DE LEUR MANIFESTATION A COUPS DE FUMIGÈNES: Thiaroye gare veut marcher mercredi prochain avec ou sans autorisation

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Les membres du collectif pour la défense des intérêts (Cdit) de la commune de Thiaroye gare ont eu chaud, hier, lorsqu’ils ont voulu manifester leur désapprobation face à l’érection d’un autre centre commercial dans le camp militaire des parachutistes de la localité. Ils ont promis de marcher mercredi prochain dans les rues, avec ou sans autorisation préfectorale. L’itinéraire de la procession est tenu au secret.

Il y a eu des détonations de grandes lacrymogènes et de jets de fumigènes, hier matin, sur le site de 7 hectares, prévu pour l’érection d’un deuxième centre commercial, dans le camp militaire de l’arrondissement de Thiaroye gare. Les limiers de la commune, appuyés par leurs collègues de Sicap Mbao, ont chargé les membres du collectif pour la défense des intérêts de Thiaroye.

«Non au décret maudit No 2017/94 du 19/01/2017 et au morcellement du camp militaire»
Les manifestants ont sonné la mobilisation des grands jours et se sont donné rendez-vous sur le site en question devant abriter un deuxième centre commercial, qui se trouve être un projet cher l’Etat. Ils étaient venus en grand nombre et ont arboré des brassards rouges pour attirer l’attention des tenants du pouvoir central, mais surtout prendre à témoin l’opinion nationale sur la nécessité de converser l’espace pour des projets socioéconomiques de base au profit des populations. Ils ont brandi des pancartes hostiles sur lesquelles ils ont écrit : «non au décret maudit No 2017/94 du 19 janvier 2017, au morcellement du camp militaire et gonflement des chiffres de l’Apix, entre autres».

Les manifestants disjonctent et menacent de barrer l’autoroute à péage

Ils ont pris à tour de rôle la parole pour dénoncer le projet de spoliation d’une partie de leur assiette foncière dans le camp militaire et ont harangué davantage l’immense foule par des propos va-t’en guerre. Des manifestants criaient à tue-tête, débitaient des grossièretés et appelaient sans cesse à l’occupation de l’autoroute à péage. D’autres s’y opposaient catégoriquement, prêchaient la retenue et exprimaient leur désaccord. La confusion totale s’installe et l’ambiance devient électrique. Des gens se détachent de la grande foule et tentent d’aller barrer l’autoroute à péage.

La police disperse la manifestation à coups de grenades lacrymogènes et interpelle une dizaine d’individus

Des éléments de la police de Thiaroye, appuyés par leurs collègues de Sicap Mbao, débarquent à bord de fourgonnettes, soupçonnent une vendetta et se positionnent au quartier La Rochette. Ils enfilent leurs tenues de combat, exhibent leurs lance-grenades lacrymogènes et autres fumigènes puis guettent du regard la moindre réaction des gens. Quand ceux-ci ont voulu prendre la direction de l’autoroute à péage, ils se sont aussitôt dressés sur leur chemin et ont commencé à les charger. Ce fut alors la débandade. Des cris de détresse et des toux sèches fusaient de partout à cause de l’odeur piquante et suffocante des fumigènes et grenades. Les policiers ont interpellé dans la mêlée une dizaine de manifestants conduits au commissariat. On ignore cependant si les manifestants interpellés sont relâchés ou pas. Autrement, ils pourraient être déférés pour rassemblement illégal et trouble à l’ordre public, entre autres.

 

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