Actualités

Élections législatives du 17 Novembre 2024 : LECTURE DES ENJEUX ET DES PERSPECTIVES ( Par Mohamed Rassoul Mbaye, Pastef)

Les élections législatives à venir marquent un tournant décisif dans la trajectoire politique et institutionnelle de notre pays. Bien plus qu’un simple exercice démocratique, ce scrutin joue un rôle fondamental dans la consolidation de la bonne gouvernance et la reddition des comptes, deux piliers essentiels à la santé démocratique de toute nation. Alors que le pays traverse des défis complexes, ces élections offrent une opportunité unique de renouveler l’engagement envers des institutions responsables, transparentes et garantes de l’intérêt général.

1) Légitimité démocratique et représentativité

Les élections législatives déterminent la composition du parlement, cœur de la démocratie représentative. Chaque député élu représente les citoyens de sa circonscription, portant leur voix au sein de l’Assemblée nationale. Le parlement n’est pas seulement un lieu de débats politiques, il est aussi le moteur de la législation et l’organe qui tient l’exécutif en échec grâce à sa fonction de contrôle. En ce sens, un parlement bien constitué est une garantie que les lois adoptées reflètent les besoins réels de la population.

Le prochain scrutin revêt une importance particulière, car il arrive à un moment où la confiance dans les institutions est fragilisée. Le peuple attend non seulement des réformes profondes, mais aussi un véritable retour aux principes de transparence et de responsabilité, dans un climat où l’opacité des décisions a trop souvent été la norme.

2) La reddition des comptes, un fondement de la bonne gouvernance

La reddition des comptes est un mécanisme central dans toute démocratie bien gouvernée. Elle permet

aux citoyens de savoir comment les ressources publiques sont utilisées, comment les politiques publiques sont mises en œuvre, et si les objectifs annoncés sont atteints. Le parlement, par ses fonctions législatives et de contrôle, joue un rôle central dans ce processus. Il a la responsabilité d’interroger, de vérifier et d’évaluer les actions du gouvernement pour s’assurer que les promesses faites se traduisent par des résultats concrets.

Dans un contexte marqué par des scandales financiers, des allégations de corruption, et des soupçons de mauvaise gestion, ces élections législatives revêtent une dimension cruciale. Il est impératif que le prochain parlement soit composé de députés déterminés à exercer cette fonction de contrôle avec rigueur et intégrité. La bonne gouvernance repose non seulement sur la qualité des lois adoptées, mais aussi sur la capacité des élus à faire respecter les principes d’imputabilité et de transparence.

3) Des réformes attendues et la pression citoyenne

Parmi les enjeux les plus urgents auxquels le futur parlement devra s’attaquer figurent la réforme des institutions publiques, la lutte contre la corruption et la gestion efficace des ressources publiques. Les citoyens sont de plus en plus conscients de l’importance de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Ils exigent des élus responsables, capables d’expliquer l’usage des fonds publics et d’assurer que ceux-ci soient investis dans des projets bénéfiques pour la société.

Les pressions pour des réformes structurelles sont aujourd’hui plus fortes que jamais. Les électeurs ont l’occasion de faire entendre leur voix en choisissant des représentants qui prônent une gouvernance plus rigoureuse, où chaque acteur public est tenu de rendre des comptes. Ce scrutin est donc une occasion décisive de répondre aux attentes de la population, qui aspire à un État plus efficace et plus respectueux des principes démocratiques.

4) Un tournant pour l’avenir du pays

L’importance de ces élections législatives ne peut être sous-estimée. Elles marqueront le futur politique du pays, mais aussi sa capacité à se réinventer et à s’adapter aux défis du XXIe siècle. Le nouveau parlement devra être non seulement le gardien des droits des citoyens, mais aussi un acteur clé de la modernisation de l’État. La capacité des élus à faire preuve de transparence et à exiger des comptes de l’exécutif sera déterminante pour restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions.

5) Une Opposition classique dépassée et en Péril : Lutte pour la Survie Politique

À l’approche des élections législatives, l’opposition politique se trouve dans une situation délicate, ressentant une véritable menace sur sa survie. Fragilisée par un manque de vision claire et des divisions internes, elle se bat non pas pour proposer un programme alternatif viable pour le pays, mais pour préserver son existence dans un paysage politique qui évolue rapidement. Cette lutte pour la survie traduit une peur profonde de l’effacement progressif de la scène politique, pendant que la majorité en place continue de gagner en popularité grâce à des réformes structurantes et une gestion plus pragmatique.
Depuis plusieurs mois, il est clair que l’opposition peine à convaincre. Son discours a perdu de son élan en versant dans des débats sans fonds (calomnies, menaces, etc), et elle se retrouve aujourd’hui dans une dynamique de réaction plutôt que d’action.

Le 17 Novembre se présente comme un baromètre pour cette nouvelle opposition dont le bilan et l’appréciation sera exposé au grand public. Ce bilan ne sera pas sans conséquence car il définit les politiciens ayant ligitiment droit aux débats et qui peuvent se peser dans la nouvelle configuration politique du Sénégal. Au lendemain de ces élections, sans doutes, les partis les moins crédibles auront fait leurs adieux et passeront aux oubliettes.

L’élection législative qui se profile est bien plus qu’un simple choix de représentants. Elle est un moment charnière pour refonder la démocratie sur des bases solides de bonne gouvernance et de reddition des comptes. Le vote de chaque citoyen représente une chance de construire un avenir politique où les élus sont responsables de leurs actions, et où les institutions publiques agissent dans l’intérêt commun, avec une transparence totale.

La démocratie ne se limite pas aux urnes, mais la qualité de la gouvernance commence par le choix de ceux qui porteront la voix du peuple. Cette élection est l’opportunité de transformer le parlement en un véritable garant de la justice, de la transparence et du progrès national.

Mohamed Rassoul Mbaye
DG Sénégal Vision Services ( S.V.S ) et Responsable Politique Pastef.

Rédaction

Recent Posts

Le ministre Daouda Ngom annonce un audit sur les 45 milliards F CFA

Le ministre de l'environnement Daouda Ngom a annoncé un audit sur les contrat d’armement portant…

22 heures ago

Un Plan Stratégique pour Rompre avec le Sous-développement et Libérer le Potentiel National

Le pouvoir en place, dirigé par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, a…

22 heures ago

Rentrée scolaire 2024/2025 : Le recrutement d’enseignants est prévu dans les mois à venir (Moustapha Guirassy).

  Les candidats prêts à s'engager dans l'enseignement doivent se préparer. Comme prévu, le gouvernement…

2 jours ago

Dr Cheikh Dieng convoqué à la Section de Recherches ce lundi à 16h

Dr Cheikh Dieng, ex-Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) est convoqué…

4 jours ago

“Le dossier des 94 milliards est transmis au Pool judiciaire financier” (Me Khoureyssi Bâ)

Le régime du tendem Diomaye-Sonko semble vouloir respecter ses promesses sur la reddition des comptes.…

5 jours ago

Sénégal – Législatives du 17 novembre : les recours contre les candidatures de Sonko et Barthélémy Dias rejetés par le CC

Le suspense est enfin terminé ! L’attente a été longue, mais le conseil constitutionnel vient…

5 jours ago