Exclusivité des tests au Covid-19 : Quand le « virus » atteint l’Institut Pasteur ?

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Depuis le déploiement furtif du Covid-19 sous nos cieux , avec tout ce que cela comporte comme cohorte de suspects, de contacts et de dépistage positifs, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale a jeté son dévolu sur l’Institut Pasteur. En effet, tous les tests de diagnostic de ce tueur implacable se font dans cet établissement allant même jusqu’à faire croire aux Sénégalais que tous les autres Laboratoires du pays n’ont aucune capacité de le faire. De quoi retourne une telle option ?

Deux spécialistes en la matière ont dénoncé l’exclusivité des tests de diagnostic accordée à l’Institut Pasteur. Il s’agit du Dr Mamadou Mansour Diouf, Médecin anesthésiste-réanimateur officiant dans l’hexagone et du Pr Coumba Touré Kane, directeur scientifique de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF) à Dakar. Deux « matières grises » chevronnées qui ont eu à bien diagnostiquer l’exclusivité des tests au Coronavirus réservé à l’Institut Pasteur au détriment des autres Laboratoires du pays. Aujourd’hui, l’opportunité de faire parvenir à l’Institut pasteur tous les cas suspects détectés dans les régions de l’intérieur suppose un temps d’attente fou pour l’obtention des résultats .Laissant ainsi en rade les Labo du pays que l’on a tendance à destiner aux Sénégalais moyens. Mieux, Dr Mamadou Mansour Diouf est non seulement d’avis que le Sénégal regorge de Labo spécialisés aptes à faire le même travail que l’Institut Pasteur mais qu’un Laboratoire de sécurité biologique de niveau 2 (Lsb2) respectueux des bonnes pratiques du travail peut bel et bien faire subir des tests au Coronavirus au même niveau que les Labo de type 3.(Lsb3) à l’instar de l’Institut Pasteur. Même son de cloche du côté du Professeur Ndèye Coumba Touré Kane qui a aussi plaidé pour l’implication des autres laboratoires dans la réalisation des tests de diagnostic. « Pour le moment, les tests se font à l’Institut Pasteur, mais il ne faut pas également se limiter à l’Institut Pasteur. Il faut recenser tous les acteurs de santé qui ont les capacités de participer dans cette dynamique de réalisation des tests, aussi bien les laboratoires de recherche que les laboratoires du système public et renforcer ces laboratoires pour que, si Pasteur est dépassé par le nombre de tests, qu’on puisse vraiment utiliser ces laboratoires « , préconise-t-elle. Dire que l’Etat du Sénégalais à travers son ministère de la Santé et de l’Action sociale ne penche que pour l’Institut Pasteur. Car, au bout du rouleau, il s’agit bien d’un problème de fric. Or, c’est l’argent du contribuable qui paye ces factures de diagnostic à l’Institut Pasteur. Pourquoi nos Labo ne seraient-ils pas associés à cette manne financière aussi opaque que la nuit ? Pourquoi nos Labo ne mettraient-ils pas leur expertise au service de leur pays et engranger de facto de l’expérience en fonction de l’adversité ? Autant de questions continuent en effet de tarauder l’esprit des Sénégalais qui voudraient bien que « le consommer local » soit aussi de mise sur le plan des prestations médicales. S’il est vrai que tout ce qui est excessif est dérisoire, la certification de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne saurait prospérer devant des spécialistes Sénégalais qui continuent d’attirer les sommités médicales sollicités des quatre coins du globe. Certes, le Coronavirus fait son bonhomme de chemin dans notre pays mais il reste mitoyen au « virus »de l’accaparement des tests qui a atteint l’Institut Pasteur de plein fouet. Il appartiendra dès lors à l’Etat du Sénégal de « guérir » cette filiale privée Française d pendant qu’il est encore temps. Nos Labo des régions de l’intérieur sont opérationnels au même titre que cette établissement médical privée française !

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