Facebook: les seniors partagent sept fois plus de fake news que les plus jeunes

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Une étude menée par trois chercheurs américains révèle que les utilisateurs de plus de 65 ans sont plus enclins à partager de fausses informations sur le réseau social.

Existe-t-il un profil type d’utilisateur diffusant des fake news sur Facebook? Trois chercheurs en sciences politiques se sont penchés sur la question. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Science Advances, a repéré Le Monde. Ils ont notamment découvert que les utilisateurs d’un âge avancé (plus de 65 ans) sont plus enclins à partager des fausses informations que les autres. Pendant la campagne américaine de 2016, les réseaux sociaux – et particulièrement Facebook – ont été pointés du doigtpour leur rôle joué dans l’élection de Donald Trump. L’algorithme du fil d’actualité Facebook était programmé pour mettre en avant les contenus avec le plus de réactions, favorisant au passage le partage de fausses informations.

Pour mener leur étude, Andrew Guess, Jonathan Nagler et Joshua Tucker ont corrélé les réponses d’utilisateurs à un questionnaire sociologique et politique avec leurs profils Facebook. “Avant tout, nous avons constaté que le partage de fake news était une activité relativement rare”, précisent les chercheurs. Ce résultat s’explique en partie par les critères très précis choisis par l’équipe pour repérer les fake news. Seuls les articles visant à tromper ont été pris en compte. Les tribunes et articles partiellement mensongers ou “hyper-partisans” comme ceux de Breitbart News ont été écartés.

Les seniors partagent sept fois plus de fake news

Les chercheurs affirment que les conservateurs ont été plus enclins à relayer des fake news provenant de sites non fiables pendant la campagne de 2016 que les libéraux ou les modérés. Surtout, les utilisateurs de plus de 65 ans ont partagé près de sept fois plus de fake news que le groupe d’âge le plus jeune. 

Selon les chercheurs, deux hypothèses peuvent justifier ce résultat. Premièrement, il se peut que les Américains dans la soixantaine et au-delà n’aient pas un niveau de compréhension des réseaux sociaux suffisant pour repérer la fiabilité des informations publiées. Il est également possible qu’avec l’âge, l’affaiblissement de la mémoire fasse que ces générations sont plus vulnérables à certains types de messages trompeurs.

Les jeunes ne sont pas les plus vulnérables

Ce constat appelle à de nouvelles recherches pour vérifier si des résultats similaires seraient obtenus dans d’autres pays, précisent les chercheurs. Par ailleurs, ils indiquent qu’un élément important n’a pas pu être pris en compte: la composition du fil d’actualité Facebook des personnes interrogées pendant la campagne présidentielle. En effet, l’algorithme joue beaucoup dans le fait d’être exposé à des fausses informations. Cette étude suppose finalement que les recherches sur les fake news ne doivent pas se concentrer uniquement sur les jeunes générations.

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