FAUX DÉVOTS ET VRAIS MYSTIFICATEURS

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Ces gens veulent une société totalitaire, où seuls ces supposés érudits nous édicteraient leurs règles de vie – Leur terrorisme intellectuel et moral ne passera pas

Depuis quelques temps, notre pays bruit de cris d’orfraie, de groupuscules qui se sont autoproclamés nos défenseurs de bonne vie et mœurs. Après nous avoir pompé l’air et tympanisé les oreilles avec les francs-maçons, ils ont remis le couvert avec la venue de la chanteuse américaine d’origine barbadienne, Rihanna. Avec un acte d’accusation qui pouvait, avec ces juges archaïques, la conduire direct sur l’échafaud de leur tribunal de dévots défroqués: elle risque de pervertir nos enfants, nos filles surtout ! Rien que ça ! En trois jours, entre sa chambre d’hôtel et la Ciad, cette diablesse allait « pervertir » nos enfants. Il est vrai que les faux dévots ne sont pas connus pour leur intelligence, sinon ils ne le seraient pas.

La réalité, c’est que nos censeurs moraux, ont la trouille que la bombe sexuelle qu’est Rihanna, réveille la bête qui dort… Les faux jetons, grands mystificateurs devant l’éternel, réclament l’exclusivité de la jouissance des images de la Belle, via internet quand et progéniture et autres ont les yeux ailleurs ou dorment. Ils ont chez eux, dans leurs salons et leurs chambres toutes les technologies que notre époque met à notre disposition. L’usage que nous en faisons par clics interposés relève de notre liberté. Pas besoin de petits censeurs autoproclamés pour nous aider a faire le tri entre le bien et le mal, entre ce qui est regardable ou pas, encore moins comment éduquer, élever nos enfants.

Parce que, voyez-vous, la presse et les tribunaux sont pleins de témoignages de ce que des supposés marabouts font des enfants qu’on leur confie. Ils ne sont pas tous des dégénérés, ils sont seulement humains, avec une grosse bête qui sommeille en eux. L’éducation et la civilisation domptent la bête pour le plus grand nombre d’entre nous. Pas besoin de censeurs pour cela. Alors, qui a peur des Rihanna de la planète ? De nos Rihanna à nous ? Parce que nous en avons dans nos maisons, dans nos écoles et facs, dans nos rues, dans nos villes et campagnes. Elles illuminent la vie de leurs parents et amis ; elles égaillent nos vies, chacune dans son domaine (musique, danse, cinéma). Elles rendent notre humanité plus vivante.

N’en déplaise à ces obscurantistes qui confondent éducation et endoctrinement, lavage de cerveau contre la saine curiosité intellectuelle, la jouissance et la beauté. Ces gens nous préparent une société totalitaire, où seuls ces supposés érudits nous édicteraient leurs règles de vie dans notre société. Ils préparent les bûchers pour brûler demain, ce qui fait de nous des humains et non des zombies. Ils posent les jalons du fascisme dans société, fascisation de notre République par des attaques répétées contre nos droits et libertés. La République et les républicains ne peuvent l’accepter. Leur terrorisme intellectuel et moral ne passera pas. Sauf si la République abdique à chaque hurlement de ces fachos cagoulés.

Post-scriptum: Au moment où j’écrivais cet édito, aux environs de 12h30 (dimanche 04 février), un ami m’appelle: Tu as entendu que notre ami Hamidou Dia est décédé. L’expression “le ciel m’est tombé sur la tête” a pris tout son sens pour moi. Parce que, Hamidou est un parent (toucouleur ), un promotionaire, un ami.  En effet, nous avons fait quelques années ensemble au lycée Charles de Gaulle à Saint-Louis dans les années 60-70. Avec comme professeur de français un certain…Boris Diop. Nous nous sommes perdus de vue dans les années 70-80 avant que nos routes se croisent à nouveau dans le mouvement étudiant sénégalais et africain (Feanf) en France.

Puis retour au pays natal et la vie, les circonstances vous font vous croiser souvent ou plus aléatoirement. La dernière fois que je l’ai vu c’était il y a un an dans son bureau à la présidence.

Avec son sourire espiègle il me dit: “quand est-ce que tu viendras nous rejoindre ?” Il n’eut aucune réponse. La dernière fois que je lui ai parlé c’était il y a dix jours. Quand mon téléphone a sonné j’étais loin de penser que c’était Hamidou. “Yourto g..” comme on s’appelait. Il venait, disait-il, de retrouver mon numéro sur Messenger, parce qu’il avait perdu son téléphone et certains numéros. Environ 30 minutes de rigolades, d’insultes amicales en pulaar et cette remarque:  “J’ai vu que t’as repris ton stylo et bien sûr tu nous rentres dedans. Mais j’ai aimé ton article sur la Casamance ; je l’ai même remis à qui de droit”. Et je lui ai demandé en rigolant: “Le conseiller culturel  du président, comprend aussi le cinéma ?” Bien sûr, a-t-il répondu,  en appuyant sur le mot sûr. Et je lui explique le projet de ma fille et lui demande, de voir ce qu’il peut faire pour elle. “Bien sûr, c’est notre fille, je vais donner des coups de fil, rappelle la semaine prochaine ». Ce que je fis mardi dernier.. La dernière fois qu’on s’est parlé.

Il ne m’a pas dit qu’il était malade, sauf notre maladie à tous après le demi-siècle de vie: la vieillesse. Et ses petites saloperies sur nos corps fragiles. On y passera tous un jour. Le plus tard possible chuchotons nous… Allez, guidiam, bandam, sehilam. Repose en paix !  Pourquoi faut-il que les meilleurs d’entre nous, partent toujours trop tôt ? En éclaireurs de cet autre monde que nous redoutons tant d’aller habiter ?

Avec seneplus

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