Football/Super Ligue: pourquoi les géants d’Europe veulent rompre avec l’UEFA

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9th April 2019, Anfield, Liverpool, England; UEFA Champions League football, quarter final 1st leg, Liverpool versus FC Porto; Iker Casillas of Porto saves at the feet of Sadio Mane of Liverpool (photo by David Blunsden/Action Plus via Getty Images)

La révélation des plans de douze grands clubs européens de bouder la Ligue des champions pour créer une Super Ligue fermée a acté la fracture entre ce gotha et l’UEFA. Pour Jérôme Latta, rédacteur en chef des Cahiers du foot, c’est la suite logique de leurs plans pour copier les modèles sportifs lucratifs d’Amérique du Nord. En Europe, une fronde accompagne le plan des douze clubs prêts à poursuivre sans l’UEFA.

Ils sont douze, pèsent à eux seuls 40 victoires en Ligue des champions et valent des milliards d’euros. Ils viennent d’Angleterre, d’Espagne et d’Italie : Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Tottenham, l’AC Milan, l’Inter Milan, la Juventus, l’Atlético de Madrid, le FC Barcelone et le Real Madrid. Ce sont les douze « sécessionnistes » qui agitent le football européen depuis dimanche 18 avril et les révélations sur leur intention d’organiser entre eux une Super Ligue d’Europe, fermée ou semi-fermée, concurrente directe de la Ligue des champions.

Alors que l’UEFA devait officialiser lundi une nouvelle réforme de sa compétition majeure, ces douze clubs parmi les plus prestigieux d’Europe lui ont coupé l’herbe sous le pied. Plusieurs médias ont révélé une imminente annonce de leur part à propos de la création de ce serpent de mer qu’est la Super Ligue. Celle-ci est tombée dans la nuit de dimanche à lundi.

« Cela fait tellement longtemps que ce projet se manifeste de manière chronique, (…) tellement longtemps que les gros clubs, en petit sénacle secret, travaillent dessus », rappelle Jérôme Latta, rédacteur en chef des Cahiers du foot. C’est un secret de Polichinelle : les mastodontes du football européen rêvent depuis des années d’une ligue fermée, sorte de super-championnat européen plus sélectif que la Ligue des champions.

Dans les années 1990, déjà, la tendance était là. L’arrêt Bosman, le 15 décembre 1995, qui a entériné la libre circulation des footballeurs, a été un premier acte important. Et c’est à la même époque qu’ont eu lieu « les premières manoeuvres de certains gros clubs pour obtenir une Ligue des champions qui leur soit plus favorable, en particulier au niveau des revenus », remarque Jérôme Latta.

Les clubs les plus importants ont commencé à creuser un fossé financier et sportif avec les clubs moins importants à la fin du XXe siècle. Conséquences : une domination nette en Ligue des champions (23 victoires pour ces douze clubs sur les 28 finales entre 1993 et 2020), une puissance financière décuplée, mais aussi une baisse d’intérêt et de valeur pour la Ligue des champions avec des phases de poules peu enthousiasmantes.

« Quand on créé un football européen à deux vitesses, avec une oligarchie de clubs de plus en plus puissants, les affrontements avec ”la deuxième division” des clubs européens perdent de l’intérêt », résume Jérôme Latta. Cette situation est le résultat de plus de 25 ans de football tel que pratiqué en Europe : aujourd’hui, le gotha européen entend viser plus haut, plus sélectif et plus lucratif avec la création d’une ligue fermée ou semi-fermée.

Avec RFI

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