Impact du Covid-19 sur l’artisanat : Birame Khoudia Lo plaide pour un respect du secteur informel

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Le ministère de l’artisanat et de la transformation de l’informel vient de décider d’octroyer 25 milliards de francs pour palier aux difficultés liées à la covid-19. C’est un acte que nous saluons. Mais nous devons dire que ce secteur, totalement informel connaissait beaucoup de difficultés bien avant la covid-19.

 

Ces difficultés étaient liées d’abord à la faible productivité occasionnée par le manque de moyens, de formation, d’organisation et de méthodes pour respecter les normes les rendant éligibles face à la concurrence des produits importés. Le gouvernement a mis en place le département de la transformation de l’informel mais ne défini pas exactement le cahier de charge évoquant les outils et supports qui sous-tendent cette évolution que j’appelle le passage de l’informel au formel.

Il ne suffit pas de dégager des fonds destinés au secteur mais le gouvernement a la responsabilité d’aller plus loin en définissant des critères d’éligibilité pour créer une émulation qui pousse le secteur à gagner en performance. Les ressources financières d’appui à un secteur risquent de créer des tensions si on ne privilégie pas des critères poussant les bénéficiaires à mieux rentabiliser ces financements. Le développement d’un secteur repose sur une organisation et des méthodes basées sur les connaissances antérieures mais tournées vers le nouveau monde.

Sans des ressources humaines biens préparées, des ressources matérielles modernes, des ressources informationnelles guidant la progression, des systèmes des contrôles informatisées fermant la porte aux possibilités de détournement, les financements fondront comme de la glace au soleil. Et malheureusement, tous les milliers de milliards injectés pour le développement finissent par être transformés en investissement à l’état solide ( construction de bâtiments à louer) finissant ainsi par creuser l’écart entre les riches et les moins favorisés.

Nous sommes dans le monde d’investissement à l’état gazeux, c’est à dire garantissant la fluidité qui permet un changement rapide adapté au contexte. Nous devons pousser ce secteur à avoir un modèle économique claire qui garantit la réussite des projets. Les ressources doivent être complètes et diversifiées; les activités qui doivent consommer ces ressources doivent être clairement définies et applicables.

Les produits doivent respecter les normes qui sont préalablement définis par l’entreprise en collaboration avec le client. Les canaux doivent pleinement jouer leur rôle pour une publicité moderne utilisant les outils et supports digitaux actuels.

Les segments de marchés basés sur la satisfaction de la demande nationale et internationale doivent être renforcer pour un écoulement facilité par des partenaires actifs ayant noué des alliances stratégiques c’est à dire bénéfiques pour toutes les parties prenantes. Cependant, les outils et supports qui doivent permettre de relever ce défi sont détenus par des cabinets d’experts ayant franchi avec succès le passage de l’informel au formel par la transformation digitale.

Mais c’est le gouvernement et singulièrement le ministère de la transformation de l’informel qui doit définir un cahier de charge et demander aux cabinets des critères d’éligibilité pour pouvoir soumissionner.

Remettre 25 milliards à un secteur pour voir chaque organe bénéficier de 150000f constitue un acte qui aura plus de portée politique qu’économique. Il est temps pour nos gouvernements de penser au véritable développement en cessant de peindre tout acte posé à une couleur de drague politicienne.

Par Birame Khoudia Lo

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