Le match de qualification de la prochaine Coupe du monde se tenait jeudi à Téhéran et opposait l’équipe nationale au Cambodge.
Lors du match qui avait lieu jeudi à Téhéran, ce n’est pas vraiment le score qui a retenu l’attention, même si l’Iran l’a facilement emporté 14 à 0 face au Cambodge.
Pour la première fois depuis 1979 et la révolution islamique, les femmes étaient autorisées à assister à un match de football, dans l’enceinte d’un stade. Depuis 40 ans, elles en avaient l’interdiction afin de “les protéger de la grossièreté masculine”.
“On arrive de province, on a fait 500 km pour être ici. C’est une journée historique, un rêve de petite fille”, témoigne Zahra, accompagnée de sa mère, à notre micro.
Mais si la foule se presse devant les grille du stade, seules 3500 femmes ont pu s’offrir un billet. Ouverture a minima et encadrement très strict. Car assouplir l’accès au stade n’est pas consenti par volonté d’ouverture du régime, mais est le fruit de pressions de la FIFA et menaces d’exclusion de l’équipe d’Iran de toutes les compétitions internationales.
Tribune réservée et police des moeurs
Sur les gradins de la tribune réservée aux femmes, sous bonne garde de femmes en noir, qui assurent la police des moeurs, les heureuses élues qui ont pu se procurer un billet exultent.
“Je suis tellement excitée, les mots me manquent. C’est la première fois que je rentre dans un stade”, s’exclame l’une. “Je suis très heureuse! En fait je suis déjà venue mais pour entrer j’avais dû me déguiser en garçon et je m’étais fait arrêter”, raconte une autre.
Avant de poursuivre, d’une voix plus discordante: “Je n’aime pas qu’on me traite comme un animal exotique qui serait toléré au stade alors que ça fait des années qu’on se bat pour ça.”
Y aura-t-il une prochaine fois? En Iran, personne ne sait si ce premier pas sera suivi d’autres et si l’autorisation sera renouvelée.
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