J5: Sonko gagne le discours panafricaniste ; Macky Sall gagne le discours d’influence (Par Mouhamed Dia)

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Macky-Sall-Ousmane-Sokon

La campagne électorale a ses hauts et ses bas et la journée d’hier faisait partie de ces bas moments. Les candidats se sont ressaisis et nous avons vu des discours dignes de candidats se présentant à une élection présidentielle. Comment en sommes-nous arrivés à la campagne électorale avec toutes les tensions que le Sénégal a traversées ? On pensait même que le scrutin n’allait pas voir le jour. Gare ! Il reste encore un peu plus de deux semaines et le Sénégal a un invité de marque.


Le panafricaniste
Ousmane Sonko a dominé ce cinquième jour avec un discours où il a cité de grands hommes de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique, en l’occurrence Cheikh Anta Diop et Mamadou Dia. C’est déjà une excellente chose qu’un jeune candidat prenne en référence les dignes fils de notre pays. Ont-ils vu Ousmane Sonko venir ou les a-t-il surpris ? Quoiqu’il en soit, on voit son image partout et son nom sur toutes les langues. Il a commencé à faire du marketing politique, ce qui manquait dans son discours, dans sa stratégie. On voit qu’il arrive à adapter son discours selon les cibles, il a pu bien tenir un discours confrérique là où il s’est rendu.

Durant les campagnes de 2008, nous avons eu à faire cela pour le président Obama, on faisait des questionnaires pour voir comment la population de notre Etat voyait certains sujets très importants et surtout sensibles sans qu’elle en connaisse le but. C’est là des choses qui ont manqué dans cette campagne qu’Ousmane Sonko a commencé à comprendre et à bien appliquer. Il doit faire une étude des régions qui lui restent à aller visiter où ses opposants sont déjà partis pour mieux préparer son discours de telle sorte que cette population sente qu’il y a une affection, de la sympathie et de l’empathie avec les problèmes qu’elle vit quotidiennement. Une campagne, c’est une stratégie, il ne s’agit pas de juste mettre la musique et décrier les difficultés.

L’autre point qui manque dans cette campagne est le comportement des candidats dans chaque ville où ils vont. Nous ne voyons pas de changement de ton, de vocabulaire, de style selon l’audience. Le candidat doit être en mesure de s’adapter, il ne faut pas qu’il soit trop prédictible sinon ces discours deviendront ennuyeux à la longue. Il y a beaucoup d’autres outils que nous n’utilisons pas durant la campagne électorale alors que c’est des moyens que le code électoral n’interdit pas. Néanmoins, Ousmane Sonko s’est très bien exprimé, sa voix n’a pas tremblé et il a établi un excellent contact visuel avec la foule. Il ose et dans la vie, il faut oser pour atteindre le sommet. Nous lui donnons la victoire de ce cinquième jour de campagne.


Se parer des plumes de paon
Il faut comprendre que le président sortant est toujours favori dans une campagne électorale. Le président sortant a été doté d’un budget pour faire des réalisations qu’il vantera comme s’il n’a pas été élu pour faire cela. Comme d’habitude, il a vanté nos réalisations, car nous lui avons donné l’argent et le travail le plus dur qu’il a fait dans la réalisation de tous nos chantiers, c’est d’avoir contresigné les contrats. Le PSE a été conçu majoritairement par un cabinet américain à qui les Sénégalais ont donné les idées en vrac. Si le PSE est son plan qu’il a conçu, il doit le connaître et le comprendre, demandez-lui quelques grands points de ce PSE et il ne saurait pas vous répondre. Le PSE est un plan du Sénégal qui a échoué et qui a été conçu que pour se bâtir un bilan pour un second mandat. Bref, vous avez dû remarquer la foule que le président Macy Sall draine partout où il va, c’est fait exprès pour manipuler l’opinion nationale.

De source sûre, le camp présidentiel utilise notre propre argent qui a été donné aux leaders politiques pour donner aux populations avant que le président ne vienne et cela est fait pour décourager une partie de la population qui va se dire que le président a déjà gagné à cause de cette foule. Détrompez-vous, le président Sall est très impopulaire au Sénégal et il le sait. Il faut aller voter massivement pour celui que vous pensez peut nous sortir de cette misère. Ceux qui sont dans le gouvernement sont ceux qui se tuent pour qu’il se fasse réélire pour pouvoir être dans de bonnes conditions et surtout pour éviter d’aller en prison à cause des scandales financiers jamais auparavant vu dans l’histoire du Sénégal. Les moyens de l’Etat qui sont en train d’être utilisés par le camp présidentiel sans aucune conséquence devraient rendre leur campagne illégale. Pouah ! Nous sommes dans un pays où le pouvoir judiciaire a décidé de perdre son statut d’antan comme durant le temps de feu Kéba Mbaye qui disait au président Diouf que sa réputation est plus importante que leur amitié.

Idrissa Seck a tenu un bon discours politique, il a toujours été un bon speaker surtout en période de campagne électorale. Il a eu à faire deux campagnes électorales et il devait amener une nouvelle touche à son discours. Son discours devient un peu coutumier vu qu’il en est à sa troisième campagne électorale. El Hadj Sall est un très bon éducateur, il ferait un excellent ministre de l’Éducation nationale à cause de sa vision dans ce domaine. Cependant, il ne se croyait pas capable de passer le parrainage et c’est la raison principale pour laquelle il n’est pas assez préparé.

Enfin, il y a Madicke Niang que nous pensons toujours qu’il a été utilisé dans un but de sabotage et non de devenir président.
Quoi qu’il en soit, tous les candidats doivent savoir qu’ils ont en face d’eux un pays dont la dette représente plus de 62 % de PIB avec un service de la dette de plus de 30 % des recettes, un taux d’analphabétisation de plus de 56 %, un taux de pauvreté de 47 %. Mon but n’est pas de décourager le prochain président, car nous possédons un Train Express Régional inauguré, mais pas encore sur les rails, une arène nationale inaugurée, mais pas encore ouverte, une autoroute Ila Touba qui enregistre quelques voitures par jour, mais elle est très empruntée durant le Magal de Touba ; les Chinois devront être patients pour se faire rembourser leurs 460 milliards. Ne dit-on pas « qu’une économie contradictoire te ruine tandis qu’une économie juste t’enrichit ?
Mohamed Dia, Consultant bancaire

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