L’écrivain américain O. Henry (1904) définissait la république bananière comme « un état peu développé, dont l’économie repose sur les richesses naturelles, géré par un pouvoir autoritaire et corrompu soumis à des intérêts étrangers.»
J’accuse Macky Sall, le chef de parti, qui a déclaré publiquement qu’il « mettait sous son coude » les rapports des corps de contrôle qui incriminent ses proches, amis et alliés politiques. Les générations futures seront sévères sur son legs politique et le mettront sur le banc des accusés.
J’accuse Boun Abdallah Dionne, Premier Ministre, et j’accuse Aly Ngouye Ndiaye ancien ministre de l’énergie et actuel ministre de l’intérieur, de ne pas avoir, devant le peuple souverain et preuves à l’appui, démenti les accusations graves avancées par l’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye et l’ancien Ministre Thierno Alassane Sall. L’Histoire ne s’efface pas, et la postérité n’oubliera pas. Les filles et fils du Sénégal les auditionneront sur leurs responsabilités dans la signature de plusieurs contrats qui bradent nos ressources naturelles et livrent des pans entiers de notre économie à des intérêts étrangers.
J’accuse le Parlement de ne pas s’ériger comme défenseur des intérêts du peuple qu’il est sensé représenté au lieu d’être une masse molle qui dort et applaudit. La postérité retiendra son inaptitude à la représenter et sa culpabilité pour non-assistance à une république en danger et à un peuple en souffrance.
J’accuse une certaine Justice qui vit de divers privilèges indus et qui, dès lors, ne peut vivre que de manière avilissante sous le joug du pouvoir. J’accuse une autre Justice qui crie à tue-tête « indépendance, indépendance ! ». L’indépendance ne se quémande pas, elle s’arrache. Que direz-vous lorsqu’on appellera les générations futures à la barre pour témoigner contre vous ?
J’accuse les dirigeants des corps de contrôle qui courbent l’échine devant les pouvoirs trop larges du Président de la République et qui choisissent la faiblesse plutôt que le noble courage de servir le peuple d’abord et avant tout.
J’accuse les hauts fonctionnaires témoins des dérives autoritaires, des actes de mauvaise gouvernance et de corruption et qui choisissent le silence coupable au lieu d’alerter le peuple qu’ils ont juré de servir dans leur serment à la nation et la république.
J’applaudis tous les ministres, tous les magistrats, tous les députés, tous les hauts fonctionnaires et tous les citoyens dignes qui ont choisi de faire les sacrifices nécessaires pour défendre la république, le peuple et protéger leur honneur et leur mémoire devant la postérité.
J’appelle mes jeunes concitoyens. J’appelle le peuple sénégalais. Défendons-nous avec nos propres armes : notre conscience citoyenne et nos cartes d’électeur. Condamnons et sanctionnons tous ceux qui veulent faire de notre cher Sénégal une république bananière.
Deg moy mouj.
Khadim Ndiaye
Cellule des Jeunes, membre
République des Valeurs «Reewum Ngor»
