Joseph Koto: Palmarès éloquent d’un coach aux états de service remarquables

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Joseph Koto

Joseph Koto a surpris tout son monde en tirant sa révérence jeudi après-midi des suites d’un malaise. Un peu comme sur les terrains, dans les années 1980, sous les couleurs de la Jeanne d’Arc de Dakar ou de l’équipe nationale de football, lorsque cet ancien ailier intenable, court sur pattes, rapide, accrocheur voire même enquiquineur, s’amusait à semer les défenseurs qui étaient préposés à sa surveillance.  

Brillant footballeur, Koto avait été de l’équipe nationale qui avait mis fin à la longue traversée du désert africain en se qualifiant à la Can de 1986, en Egypte. Aux côtés des Cheikh Seck, Amadou Diop, Roger Mendy, Racine Kane et autres Jules Bocandé, il avait écrit ce qui était resté pendant longtemps comme un haut fait du foot national.

Après sa carrière de footballeur qui l’avait aussi conduit dans les pays du golfe, Joseph Koto a tenu à rester dans le milieu du football en se reconvertissant technicien. C’est tout naturellement à la Jeanne d’Arc, sa « Vieille dame » qu’il a fait ses armes aux côtés de Souleymane Camara « Gaucher » et Amsatou Fall notamment. Titulaire d’un diplôme de 3ème degré, Koto a eu à faire d’intéressantes piges à la tête des « Lions », spécialement lorsqu’après l’échec de la Can 2012 en Guinée équatoriale, il avait dû prendre à la va-vite l’équipe nationale suite au fond-bond du Français Pierre Lechantre dont il devait être l’adjoint.

Mais c’est surtout avec l’équipe nationale locale et les U20 sénégalais que Joseph Koto alias « Boutchou » s’est illustré. Pour cause, avec les « Lions » locaux, cet ancien ailier de poche, devenu technicien, a signé les deux seules qualifications sénégalaises en phases finale du Chan (en 2009 en Côte d’Ivoire où son équipe avait été jusqu’en demi-finales et en 2011 au Soudan) et décroché deux trophées de l’Uemoa (en 2009 à Cotonou au Bénin et en 2011 à domicile), en plus de Coupes Cabral comme adjoint de Mayacine Mar et Souleymane Camara. Et avec les U20, il a disputé la finale de la Can en 2015 et 2017, et a été même jusqu’en demi-finale de la Coupe du monde en 2015.

Le dernier haut fait du technicien Koto restera à jamais la place de finaliste qu’il a obtenue avec l’équipe nationale locale privée de nombre de ses cadres, en juillet dernier au tournoi de la Cosafa en Afrique du Sud dont le Sénégal était l’invité d’honneur. Son retour, il y a quelques mois, à la tête de l’équipe nationale locale, avait ainsi fait renaître l’espoir d’une qualification au prochain Chan ; car décidément, « Boutchou » savait comment s’y prendre.

Joseph Koto, c’était donc un technicien au palmarès éloquent avec des états de service qui forcent le respect. Dans la vie courante, c’était un homme d’une grande urbanité, chambreur et de compagnie très agréable. Un « artiste », comme il aimait appeler ceux qu’il appréciait et qui le lui rendaient bien. Avec sa disparition, le football sénégalais perd un de ses entraineurs les plus en vue de ces dernières années.

Le Soleil 

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