Après Abdoul Mbaye, Aminata Touré et Mahamad Boune Abdallah Dionne, le Premier ministre Amadou Ba va prononcer sa Déclaration de politique générale (DPG), lundi devant l’Assemblée nationale, un exercice au cours duquel le chef du gouvernement expose sa feuille de route, mais tente aussi d’imprimer sa marque, ce qui passe quelquefois par des expressions et autres formules qui entrent dans la légende politique.
Premier chef du gouvernement sous Macky Sall, Abdoul Mbaye est passé devant les députés le lundi 10 septembre 2012 pour présenter ‘’la vision du président de la République’’, laquelle ‘’s’est enrichie de patientes séances d’écoute, de discussions et de partage avec les Sénégalaises et Sénégalais de tous les âges et de toutes les conditions, des villes, mais aussi des villages et hameaux les plus reculés du pays’’.
‘’Cette vision est condensée dans le programme Yoonu Yokuté du candidat qu’il fut. Elle s’inspire également de la marche du monde, marquée notamment par une série de crises, qui ont fini de remettre en cause bien des doctrines et approches en matière de développement économique. Cette vision, c’est celle d’un Sénégal émergent, abritant une société sur le chemin du progrès, solidaire et adossée à des valeurs telles que le respect de soi-même, de l’autre et du bien public ; sans oublier : la justice, l’équité, le sens du devoir’’, déclarait Abdoul Mbaye.
‘’Une ère de ruptures’’
Il n’avait pas manqué de redire ‘’avec force’’ que le ‘’plus grand atout’’ du Sénégal était ‘’cette confiance retrouvée, cet espoir qui renaît depuis le 25 mars 2012’’ avec l’élection de Macky Sall.
Abdoul Mbaye invitait à ‘’bâtir sur cette confiance et cet espoir +un contrat de confiance, de croissance et de solidarité+ qui engagerait l’Etat, les partenaires sociaux et le secteur privé, à renforcer la paix sociale dans les entreprises, dans l’espace et les structures publiques, dans les écoles et universités, pour consolider les conditions d’une croissance partagée’’.
Il disait avoir ‘’le profond sentiment’’ que le Sénégal était ‘’entré dans une ère nouvelle. Une ère de ruptures qui annonce de nouvelles perspectives pour hisser le Sénégal au rang des nations émergentes’’.
Selon lui les compatriotes ‘’rêvent d’un Sénégal nouveau’’ à construire ‘’ensemble, patiemment, avec ardeur, avec générosité, avec rigueur’’.
‘’Nous le construirons en faisant face à tous les défis. Défis que ne sont capables d’effacer ni les beaux discours, ni une quelconque magie, ni les artifices de la politique politicienne. Mais que nous nous engageons à relever par une action et une méthode partagées (…)’’, disait le Premier ministre.
‘’Ce sera alors pour faire renaître l’espoir d’un redressement de notre pays dans la durée. Nous avons confiance. Or, la confiance est au cœur de la performance, parce que réussir c’est d’abord croire que c’est possible. Ayant pleinement pris conscience que nous n’avons choix que de réussir, choisissons de forger notre destin. Que Dieu, le Tout Puissant, en donne la force à chacun de nous et qu’il répande sa Grâce infinie et sa divine Miséricorde sur le Sénégal. Amine’’, concluait-il.
Aminata Touré, nommée chef du gouvernement le 1er septembre 2013, en remplacement d’Abdoul Mbaye, était appelée à diriger un gouvernement de 32 ministres.
Mme Touré fait sa déclaration de politique générale (DPG) le 28 octobre.
Devant l’Assemblée nationale, elle partage une vision articulée autour de trois axes essentiels, à savoir ‘’la prise en charge des urgences sociales et la correction des inégalités ; la relance de l’économie pour une croissance génératrice d’emplois ; la consolidation de l’Etat de droit avec le renforcement de la bonne gouvernance et le développement local’’.
Mme Touré disait avoir fait le choix d’entretenir les députés ‘’de réalisations concrètes sur lesquelles le gouvernement s’engage d’ici 2017’’.
‘’Placer le citoyen sénégalais au cœur’’
Selon elle, c’était ‘’le choix de la transparence, dicté par le souci de rendre nos actions plus lisibles, pour permettre à tout citoyen de mesurer, à chaque échéance, le niveau de satisfaction de ses attentes’’.
‘’C’est un choix fondé sur notre engagement de tenir aux Sénégalais à tout moment un discours de vérité. Est ce que tout sera fait tout de suite ? Non, il nous faudra étaler nos efforts dans le temps et être patient. Est ce que cela sera facile, non ! Il nous faudra opérer des ruptures qui bousculeront quelques unes de nos habitudes et ce ne sera pas toujours aisé’’, disait-elle.
‘’Mais, ajoutait la Première ministre, par le dialogue responsable, nous pouvons bâtir des consensus forts qui nous permettront de placer les intérêts du Sénégal, les intérêts de tous les sénégalais, ceux des villes, des villages, de la banlieue ou de la diaspora au cœur de nos démarches respectives’’.
Le projet économique et social porté par le gouvernement avait ‘’pour ambition de placer le citoyen sénégalais au cœur de son action’’, selon Aminata Touré. Elle promettait des ‘’réformes importantes dans l’environnement des affaires et au sein de notre Administration, en vue d’accélérer la croissance de l’économie, assurer la création massive d’emplois et générer des revenus plus importants pour les ménages’’.
Elle estimait qu’il ‘’n’y a aujourd’hui d’autres alternatives sérieuses que de travailler, travailler d’arrache-pied et souvent dans l’urgence, tout en construisant les bases solides pour l’avenir’’.
‘’Miséricorde divine’’
‘’C’est le défi que compte relever le gouvernement. En réalité (…), le travail est un acte de foi tel que nous l’enseignent nos religions. C’est seulement à travers le travail, l’organisation, la discipline et la rigueur que les grandes nations se sont construites. Et c’est à travers le travail, l’organisation, la discipline et la rigueur que le Sénégal se construira’’, affirmait-elle.