La fameuse réponse de Cheikh Ahmadou Bamba adressée au Damel du Kayoor qui sollicitait ses services

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Après la disparition de Mame Mor Anta Saly Mbacké, la cour royal du Cayor a sollicité à mainte reprise Cheikh Ahmadou Bamba afin qu’il se mette au service du roi. Le Damel cherchait par des moyens attractifs à l’amener chez lui. Il lui écrivait souvent et lui envoyait des messagers. En dépit de tout cela, Serigne Touba refusait de le rencontrer. Cependant, il répondait aux lettres et recevait les envoyés du Damel. Une fois d’ailleurs, il dit à un des émissaires du roi : « Dis au Damel que j’ai honte que les anges me voient aller chez un roi autre que Dieu ».

Serigne Adama Sall, un des plus anciens Mourides, qui fut originaire du Djolof, a affirmé qu’il avait lui-même transmis au Damel la dernière réponse de Cheikh Ahmadou Bamba et qu’elle contenait entre autre, ceci : «… Muhammad Ibn Maslama a dit : Le théologien musulman qui brigue les faveurs d’un souverain ressemble à une mouche qui se nourrit d’une ordure ». Le Damel remit la lettre au Cadi Madiakhaté Kala qui était alors un éminent mufti.

Ayant lu le message, le Cadi Madiakhaté, pour dissimuler son indignation, dit : « Nous sommes à Dieu et nous retournerons à lui ». 

  Qu’est-ce qu’il dit? Demande le Damel. Et le Dialogue se poursuit ainsi :

Le Cadi : « Vous n’êtes pas visé. C’est moi qui le suis ».

Le Damel : « Au nom de Dieu, dites-moi ce qu’il dit! »

Le Cadi : « Il dit: le théologien musulman qui brigue les faveurs d’un souverain ressemble à une mouche qui se nourrit d’une ordure ».

 Le Damel : « Je suis plus méprisé, car s’il te compare à une mouche, il me considère moi comme… Mais, Cadi, que penses-tu de lui? »

Le Cadi : « Je crois qu’on doit le laisser. Il serait hasardeux de le réprimer. En effet, s’il est vrai que celui qui le vaincrait pourrait atteindre le plus haut degré d’illustration, il est tout aussi vrai que celui qu’il vaincrait subirait une défaite humiliante. Et je ne le crois que vainqueur. »

Le Damel : « Tu as raison, Cadi! Il arrive, en effet, que l’homme rencontre dans son champ une parcelle incultivable. »

Le Cadi : « En effet ».

Le Damel : « Considérons le donc comme cette parcelle dans notre territoire ».

 Ainsi se détournèrent-ils de lui et le laissèrent tranquille le Cheikh.

Khadimrassoul.net (source : Irwahou nadim)


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