Le fils discret ternit l’image de l’enfant pressé, détrôna le père adoptif et emprisonna le fils biologique

0

Premier ministre de 2002 à 2204, Idrissa Seck a toujours été le fils préféré. Il a été directeur de campagne du président Wade durant les élections de 1988. Premier ministre de 2004 à 2007, le président Sall a été le Premier ministre qui a le plus dure sous Wade. Il a aussi été directeur de campagne du président Wade durant les élections de 2007 qui verra le président Wade gagner dès le premier tour. Conseiller de son père, Karim Wade a été nommé en en juin 2004 président de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI). Il y a toujours la jalousie dans toute famille, qu’elle soit classique ou politique. Nous allons remonter dans le passé pour nous rappeler de comment Macky Sall a éliminé ses deux frères. Comment le fils « discret » comme il se décrit a pu « devancer » le fils biologique et le fils pressé?

Sall contre Seck

Durant cette période qui a tenu le peuple Sénégalais en otage pendant des mois, le Premier ministre du temps, Macky Sall, était convaincu que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, avait détourné des fonds et s’est enrichi illégalement aux frais du peuple Sénégalais. N’oublions pas aussi que quand Idrissa Seck était Premier ministre, il avait imposé à Macky Sall, qui était ministre technique, d’arrêter les carrières de Thiès. Sall ne le voyait pas de cet œil et durant le prochain Conseil des ministres, l’affaire a resurgit et le président Wade avait tranché en demandant d’en faire une étude plus approfondie auprès d’un cabinet indépendant. L’équipe juridique d’Idrissa Seck avait réfuté ces accusations avec fermeté. Malgré cela, Sall restait convaincu que Seck avait détourné des fonds. Sall va plus loin même en disant que Seck et Abdoul Latif Coulibaly avait conspire contre le président Wade pour que Abdoul Latif publie deux livres incendiaires contre le président Wade. Sall ne voulait pas lâcher l’affaire de détournement de fonds. En outre, il avait même dit que le gouvernement poursuivait des enquêtes en France et qu’une commission rogatoire avait été donnée au gouvernement suisse pour essayer de voir si les fonds détournés n’avaient pas été déposés dans les banques suisses. Sall avait aussi dit que Seck avait accepté de rendre les fonds pour se faire libérer, le fameux protocole de Rebeuss, ce que l’équipe juridique de Seck a catégoriquement démenti. Sall voulait faire de Seck un exemple pour dissuader les autres membres du gouvernement à détourner des fonds. Du côté de Seck, ils ont démenti toute forme de négociation avec le président Wade. Le président Wade avait d’abord utilisé les services d’Ousmane Seye pour négocier avec les avocats de Seck. Seck voulait discutait directement avec le président Wade si toutes les accusations sont abandonnées. Seck a même refusé de demander une liberté provisoire, car il savait qu’il était innocent et qu’il ne prendrait pas moins qu’un renvoi sans condition. Les choses étaient au point mort, il n’y a pas d’accord donc Idrissa Seck pouvait être candidat aux élections présidentielles de 2007. Sall disait que si Seck revient dans le gouvernement, il allait démissionner car ne voulant pas être associer à un détourneur de fonds. Seck fut finalement libéré de prisons sans conditions. Deal ou pas ? Seuls Wade, Sall, Seck et quelques personnes connaissent la vraie réponse. Finalement, Seck démissionne et se présente aux élections de 2007.Il viendra second derrière le père adoptif.

Sall contre Karim

Tout le monde savait que ce combat allait être plus rude que le précèdent pour Sall, car devant faire face au fils biologique. La perception au Sénégal était que tous les trois fils lorgnaient le fauteuil de papa. Des accusations et contre-accusations inondent les medias. Le Camp de Karim accuse Sall et lui reproche d’avoir outrepassé son autorité, ce dernier s’est défendu dans son livre Le Sénégal au cœur en disant que s’il n’avait pas signé pour que Karim vienne répondre, il aurait trahi le peuple, la constitution. Le comité des finances voulaient entendre Karim sur l’avancement des constructions. D’autres agences avaient été invitées à l’Assemblée nationale devant le Comité des finances, mais là, il s’agissait du fils biologique. Le camp de Karim a accusé Sall et de vouloir terni l’image de Karim et aussi de vouloir l’humilier. Alioune Tine, qui est avec le groupe de défense des droits de l’homme, disait qu’il y avait des gens dans le camp de Karim qui avaient dit au président Wade que Sall voulait l’humilier en amenant des journalistes et aussi en lui posant des questions en Wolof, la langue la plus parlée au Sénégal et que Karim parlait mal. Le président Wade réprimande Sall et lui dit que la lettre envoyée à l’ANOCI devait lui être adressée. Le directeur de communication de Sall rétorqua en disant que toutes les procédures ont été suivies de manière correcte. Il ne faut pas oublier qu’il y avait beaucoup de cadres du parti qui étaient jaloux de Sall et qui pensaient que son ascension est trop rapide et pas trop méritée. Le porte-parole du PDS qui était un ami de Sall a suggéré une rencontre entre Sall et le président Wade, ce qui était fait et que Sall croyait que tout était rentré dans l’ordre. Une fois que le fils biologique ait entendu cela, il a appelé son père pour lui dire que Sall ne pouvait pas s’en sortir aussi facilement. Conséquemment, une réunion d’urgence des secrétaires généraux fut convoquée. Après la rencontre entre Karim et Mamadou Oumar Ndiaye, ce dernier affirme que Karim pense que Sall veut le liquider. Ndiaye propose à Karim de rencontrer Sall pour régler leurs différends, Karim lui dit qu’il ne rencontrerait Sall que si ce dernier renvoyait Abdou Abel Thiam et deux autres rédacteurs de journaux, car Karim croyait que ceux-là l’avaient attaqué personnellement. Ndiaye rencontre Sall et ce dernier lui dit que ses intentions n’étaient pas de détruire Karim, mais plutôt une offre pour se défendre contre les nombreuses accusations de corruption et de mauvaise gestion des projets de l’ANOCI. Sall a dit à Ndiaye que des cadres mal intentionnées vouaient gonfler ce petit problème pour le liquider. Finalement Ndiaye, dit à Sall qu’il avait commis une erreur politique en n’avisant pas le président Wade avant de convoquer l’ANOCI devant le Parlement. La démocratie de notre pays y a perdu beaucoup, car il ne devrait pas être facile pour l’exécutif de démettre un chef d’un organe législatif.

Le fils discret ternit l’image de l’enfant pressé, détrôna le père adoptif et emprisonna le fils biologique. Et vous pensez pouvoir l’arrêter en si bon chemin de manière facile ? Il faudra repenser à une autre stratégie si vous voulez l’arrêter. Nous nous rappelons tous quand il disait à Matam que le PDS est un enclos de chèvres et que vous êtes soit dans l’enclos soit à l’extérieur. Il est intransigeant en politique, il a “détruit” tout ce qu’il pensait être un obstacle à un second mandat. On dit que le Sénégal est le pays de la Téranga, le président Sall l’a compris mieux que quiconque. Il est très hospitalier et nous voyant le nombre de transhumants qu’il a accueilli dans son parti. Il faut admettre que c’est un excellent politicien. Il a appris du père adoptif, le président Wade, qui est l’un des meilleurs politiciens de notre galaxie. Le président Sall connaît son électorat et il est en train de donner à l’électorat exactement ce qu’il veut, c’est-à-dire les inaugurations d’infrastructures. L’opposition doit avoir un plan en place s’ils veulent battre le président sortant durant ces élections. À chaque fois qu’il y a eu une alternance au Sénégal, c’est parce que le peuple était fatigué de voir les mêmes têtes. Le peuple, est-il fatigué de voir les mêmes têtes ?

Mohamed Dia, Consultant bancaire

mouhamed-dia


LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici