Le parquet rwandais requiert 22 ans de prison contre l’opposante Diane Rwigara

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Accusé d’incitation à l’insurrection et de falsification de documents, la Rwandaise Diane Rwigara risque 22 ans de prison. L’opposante avait tenté de se présenter à la dernière élection présidentielle face à Paul Kagame.

Le parquet rwandais a requis, mercredi 7 novembre, 22 ans de prison contre l’opposante Diane Rwigara, accusée d’incitation à l’insurrection et de falsification de documents. Cette dernière, âgée de 37 ans, est devenue au Rwanda l’une des principales voix critiques contre le président Paul Kagame, contre qui elle avait tenté en vain de participer à l’élection présidentielle de 2017.
“Nous requérons que Diane Rwigara soit emprisonnée 15 ans pour incitation à l’insurrection et sept ans pour falsification de documents”, a déclaré un représentant de l’accusation lors d’un procès tenu en une seule journée à Kigali.
Le parquet a également demandé 22 ans de réclusion contre Adeline Rwigara “pour incitation à l’insurrection et promotion du sectarisme”, dans un pays encore hanté par le génocide de 1994, qui fit plus de 800 000 morts essentiellement parmi la minorité tutsi.
Le verdict est attendu le 6 décembre et sera rendu par une formation de trois juges.
Diane Rwigara dénonce des poursuites montées de toutes pièces
Diane Rwigara, sa mère et sa sœur Anne avaient été arrêtées et emprisonnées en septembre 2017. Diane et sa mère ont été remises en liberté sous caution début octobre. La sœur avait recouvré la liberté un an auparavant, les charges pesant contre elle ayant été abandonnées.
Depuis son arrestation, Diane Rwigara dénonce des poursuites montées de toutes pièces et liées à son engagement politique, notamment sa tentative de se présenter à la présidentielle d’août 2017. La commission électorale avait invalidé sa candidature, arguant de plusieurs signatures falsifiées selon elle dans son dossier.
“Si vous osez critiquer le gouvernement, voilà ce qui arrive : vous vous faites arrêter, emprisonner ou vous perdez la vie. Je m’attendais à une forme de riposte”, avait-elle déclaré lors d’un entretien à l’AFP en fin de semaine dernière.
Paul Kagame, crédité de l’important développement d’un pays exsangue au sortir du génocide de 1994, est régulièrement accusé de bafouer la liberté d’expression et de museler toute opposition.

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