Le Sénégal, sous l’emprise de manipulateurs (Par Papa Cissé, RV)

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On formait dans l’enseignement, des auxiliaires de la colonisation..’’ j’emprunte ici les propos de l’écrivain sénégalais, pour ainsi rappeler que l’histoire coloniale, dans son ancienne perception, racontée comme les époques de sanglantes luttes, très acharnées de l’occupant, a fini par laisser sa place à un SYSTÈME encore plus destructeur, plus réfléchi, très organisé et insoupçonné de la majorité des consciences noires. En réalité l’occident avait compris que l’occupation des régions africaines par les cavaleries et autres armées composées uniquement d’hommes blancs et l’administration coloniale dirigée généralement par des gouverneurs de même race semblaient déranger plus les colonisés africains que les détournements de leurs ressources naturelles vers l’Occident, encore que beaucoup de ces richesses extraites des sous-sols africains comptaient pour des pacotilles aux yeux des populations d’alors. Sont forgés des administrateurs parmi nos semblables africains, pour ainsi lever tout soupçon, et pouvoir perpétrer la traite dans une continuité inouïe.
Au cours de ce processus, est née, ce que j’appelle, la manipulation néo colonialiste pour ainsi dérouler la vaste machine systémique qui continue d’appauvrir nos pays. Sinon comment l’Afrique détient le tiers des richesses mondiales, et reste le continent le plus pauvre. C’est que la machine coloniale continue toujours de rouler et à fond.

Une autre tromperie, la DÉMOCRATIE, qui sous-entend que le pouvoir appartient au peuple. Et ce peuple choisit son dirigeant à une période donnée où compétissent des hommes constitués en partis ou coalitions politiques. Dans la démocratie, les majorités comme les minorités sont considérées et tous participent à la vie politique d’une nation. Autrement dit, le pouvoir a besoin d’une opposition politique pour décrocher ce titre de GRANDE DÉMOCRATIE et celle-ci doit vivre libre et critique.
Cependant cette définition semble une utopie dans cette Afrique où les peuples sont perpétuellement déviés des véritables enjeux de développement et dupés par un groupe d’élites dictant sa loi.
Le Sénégal est l’exemple parfait pour comprendre comment notre naïveté politique nous mène vers l’agonie. Des lois comme celle sur le parrainage détournent le pouvoir du peuple de choisir ses édiles. A travers certaines institutions, le président de la république peut interférer contre tout soupçon, dans le processus électoral et choisir ses prochains adversaires. Et une telle pratique fausse d’emblée le jeu démocratique et remet en question le pouvoir inaliénable du peuple de choisir son président de la république. Même en cas de fraudes constatées dans le processus électoral, les acteurs politiques font recours auprès du conseil constitutionnel et ses juges. Or cette institution de la république regroupe des magistrats élus par le chef de la magistrature suprême, lui-même, candidat sortant dans ces mêmes élections. Dans ce cas-ci, le président est le seul candidat juge et partie en même temps. Peut-on parler de démocratie dans de pareilles circonstances..?

Que dire de son droit de grâce qui lui rend cette force d’épargner la prison même aux bandits à col blanc de la république. Pourvu que ces derniers lui payent la dette dans le champ politique.
L’assemblée nationale, dans ses prérogatives premières, devrait servir les intérêts du peuple et uniquement mais hélas, le constat unanimement partagé est que nous avons plus des députés de partis politiques et du président de la république que des représentants du peuple.
La treizième législature, de par ses manquements, ses dérives suffit en exemple, pour comprendre la nature véritable d’une telle institution, qui en réalité sert plus le président de la république.
Nul n’est au dessus de la loi..’’ Oui !
Mais à bien des conditions.

Que la loi, elle-même ne soit pas toujours prisonnière de ces politiques qui réduisent son pouvoir de trancher la vérité et sans une moindre faveur à l’endroit de qui que ce soit.
Des politiques soupçonnés d’enfreindre les lois poursuivent leur quotidien sans être inquiétés et plus grave encore, certains courtisent le fauteuil présidentiel au moment où d’honnêtes citoyens sont accusés quotidiennement à tord, calomniés dans les médias et dans les réseaux sociaux.
Par exemple, en pleine campagne législative, un opposant politique, Thierno Alassane Sall et sa coalition ont vu leur électorat détourné à cause d’accusations fausses portées sur leur personne. Et voilà que ceux qui les accusent, sans en sortir une seule preuve, vantent un génie politique.
Aux sénégalais avertis, voyez en cet exemple une annonce inquiétante sur leur projet de gouvernance.
Nous sommes bien manipulés aussi par cette presse qui soutient et encourage la médiocrité, le mensonge et la manipulation.
Des tribunes et leurs chroniqueurs bassement chevronnés nous imposent sans relâche, une bipolarisation du champ politique. Quoi de plus malhonnête pour une certaine presse de vouloir limiter le landerneau politique, avantageant les plus offrants.

Après des décennies de luttes pacifiques comme sanglantes entreprises par des résistants, ces héros de chez nous, moins chantés par les archives occidentales, nous sommes là, toujours prêts à abdiquer devant les combats de principe, et néanmoins disposés à digérer toute pillule amère sans un eveil de conscience sérieux. Sénégalais, nous sommes dupés par nos politiques et depuis très longtemps. Ceux qui servent d’auxiliaires de la colonisation demeurent toujours dans certaines commandes. Pire encore, parmi ceux là qui prétendent leur succéder, figurent des apprentis politiques, manipulateurs qui passent leur temps à promouvoir le mensonge et en font leur principale arme. On pourrait tout pardonner à un politique sauf son vice manipulateur et ses multiples discours balivernés. De telles attitudes devraient rester impardonnables voire condamnables devant le tribunal moral du peuple.
L’administration, l’enseignement et la justice, pour ne citer que ces trois en premiers, ont servi de canaux de détournement et de manipulation, facilitant l’implantation d’un système endémique sur notre vivre commun. S’y ajoute la politique dans sa forme machiavélique pour empêcher tout progrès de développement et l’éveil de conscience de la masse.

Papa Cissé
1e vice coordinateur départemental de la République des Valeurs/ Keur Massar, coordonnateur de la commune de Yeumbeul Sud.

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