LES VICTIMES DE HABRÉ S’OPPOSENT À LA DEMANDE DE GRÂCE DE L’ANCIEN PRÉSIDENT

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Les avocats des victimes de Hissein Habré sont montés au créneau pour demander le rejet de la demande de grâce sollicitée par les conseils du détenu, condamné aux travaux forcés à perpétuité. « Nous, les avocats de milliers de ses victimes, rejetons cette demande et exigeons que, conformément au verdict historique prononcé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE) et aux obligations internationales du Sénégal, M. Hissène Habré purge la peine de la réclusion à vie à laquelle il a été condamné. Si M. Habré est vraiment malade, un traitement adapté peut et doit lui être prodigué sans que l’exécution de sa peine ne soit suspendue par une mesure de grâce », ont expliqué les avocats des victimes dans un communiqué de presse reçu par emedia.sn.

A les en croire, la peine qui a été infligée à l’ancien président tchadien fait l’honneur du Sénégal et de l’Afrique. « Les personnes continuent de souffrir de douleurs chroniques liées aux mauvais traitements qu’elles ont subis », rappellent les avocats des parties. Selon eux, les obligations internationales du Sénégal lui interdisent le recours à la grâce. « En effet, le Statut des CAE est clair sur la question. L’article 26.3 prévoit expressément que l’Etat de l’exécution des peines, ici le Sénégal, est lié par la durée de la peine prononcée par les Chambres. L’octroi d’une grâce présidentielle violerait les obligations du Sénégal découlant de l’accord signé avec l’Union africaine », soutiennent les robes noires. Qui attirent aussi l’attention sur le fait que les Chambres ont ordonné à Habré de payer 82 milliards de francs CFA aux 7 396 personnes désignées. A ce jour, il n’a toujours pas versé un seul centime aux victimes. « Hissène Habré a caché, et cache toujours, l’argent qu’il a volé au peuple tchadien tandis que les victimes sont réduites à manifester tous les jours dans les rues de N’Djamena pour demander le paiement des indemnisations. Une grâce violerait non seulement les obligations internationales du Sénégal mais serait également un désaveu moral envers ses milliers de victimes », dénoncent les avocats des victimes.

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