Lettre ouverte – Popenguine de l’avenir sous cette dynamique galopante et soutenue d’occupation anarchique de l’espace public (Par Maguette Ndione)

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Définie d’une manière singulière comme une aire commune à une pluralité d’acteur avec un droit d’accès et d’usage est assuré par le pouvoir (Etat, président ministre maires communautés ethnique), l’espace public est d’abord matériel : espace de circulation (la voirie : rue, terroirs carrefours place) et espace de sécurité (sous fil à haute tension, canaux d’égouts). En outre, c’est un espace ouvert commun à l’instar du parc et jardins, des marchés ; mais également un espace fermé d’usages publics tels que les écoles et les édifices publics. Il s’agit aussi d’espace moins directement matérialisables qui implique la jouissance de la citadinité et qui met en jeu des rapports entre acteurs plus éloignés : la sécurité physique, le bruit, la pollution le ramassage des déchets leurs lieux et leurs accès, la circulation et le transport.
Par ailleurs, depuis l’enclenchement du processus d’urbanisation et de modernisation des cités religieuses du Sénégal annoncé en 2016 par le Président de la République Monsieur Macky Sall, vous admettrez avec moi que la problématique de l’occupation des espaces publics de la ville de Popenguine prend de plus en plus d’ampleur dans ce contexte de crise économique et sociale. Face à la stagnation des secteurs de développement socio-économiques moderne, Popenguine est aujourd’hui confronté un essor fulgurant des secteurs d’activité informels particulièrement le commerce.

La cause principale de l’occupation anarchique du territoire semble être liée aux difficultés de maitrise de la dynamique urbaine et la gestion de l’espace en particulier. Dépassées par la rapide croissance démographique, les autorités locales et centrales semblent opter le model «  laisser-faire ». Popenguine qui avait au lendemain des années 1960 une population estimée de moins de 500 habitants seulement n’en abritera de 4000 habitants en 2013. Il s’agit des conséquences de la précarité de la vie, et de la liberté d’occuper d’une manière autonome un espace où on peut développer ce qui convient d’appeler la culture urbaine, mais également des conséquences de la migration économique fortement due à l’organisation annuelle de la pentecôte. Conjugués à la population locale, les occupants des trottoirs et des carrefours sont d’horizons géographiques divers. Nous y retrouvons presque tous les groupes ethniques du Sénégal ainsi que des représentants des pays voisins.

La question qui se pose est donc celle de l’ordre de la ville, où un modèle de ville structuré, non anarchique est la norme, norme qui doit faire l’objet d’une pédagogie particulière de la part de l’Etat et /ou de de la mairie.


Ainsi, Popenguine commence à évoluer de plus en plus dans une fragmentation socio-spatiale. Et selon Navez B (2011), « le critère de la fragmentation sociale est don la disparition des espaces publics, leur privatisation leur remplacement par des espaces marchands touristiques ou de loisir parfois dénoncés comme simulacres d’espaces d’espace publics ». Nous assistons à un début d’un processus de privatisation sans demi-mesure, ni normes des espaces publics de la cité religieuse de Popenguine avec le développement des formes de marché et de loisir qui ne font pas bon ménage avec la moralité humaine.


Il est ici fait appel à l’individu en tant que tel, à sa conscience normative et à la défense de ses intérêts personnels, dans une relation à la population. Nous disons à la population que chacun de nous est appelé à s’autosaisir et à saisir l’autorité quand il voit une situation inconvenante, une situation qui n’est pas conforme, quand il estime au niveau du cadre de vie, qu’il y’a des nuisances autant visuelles autant environnementales.


L’Etat de par son incarnation et sa représentation qu’est la mairie, droit faire respecter sa maitrise et son pouvoir sur l’organisation de la ville vis-à-vis des gens qui conçoivent l’occupation des lieux comme libre, à partir du moment où il n’y a pas de limites clairement identifiée. Prendre ces espaces publics pour des activités commerciales et autres dans un sens rétractif et simple est une violation de l’espace public.


Il est donc aujourd’hui important de sensibiliser la population et les autorités locales en vue d’une vision politique anticipative sur la gestion et la conservation des espaces publiques. Le problème de la pollution sonore que doivent subir les riverains risque d’être dans toutes ses formes. Outre que ces activités produisant des déchets, ce phénomène peut générer des impacts sanitaires et environnementaux sur la vie sociales des populations. Ainsi, par cette présente nous lançons une alerte et interpellons l’autorité, de faire preuve de courage et d’abnégation mais surtout de volonté afin de stopper de processus d’acharnement et d’occupation illégale et injuste de la voie publique. Il urge que ce processus d’occupation anarchique, et inadéquat à tout projet de développement, bénéficie d’une organisation stricte avant que le syndrome de Dakar et de toutes les grandes villes du Sénégal avec les marchands ambulants nous affecte.
Maguette Ndione
Popenguine Tonghor en face terrain municipal

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