Mabousso Thiam à l’âme solaire (Par Felwine Sarr)

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Felwine Sarr, écrivain, chez lui à Dakar.
A ton tour tu as fait le voyage vers l’autre rive. Nous attendons tous de l’autre côté ce franchissement, un jour. Le 1er juillet dernier nous étions tous les deux dans une voiture, allant à Nantes pour un concert que nous donnions le lendemain. Sur le chemin, les paroles de l’amitié toujours. Nous avons parlé du pays, de la vie, de mon aventure américaine, de nos histoires d’âmes. Le concert de Nantes fut beau. Le bel accueil de Catherine Blondeau du Grand T, des ingé son aux petits soins. Avec Youssou, François et Abou, le Daaray Samadhi proposa un beau set. Gnilane n’avais pas pu être des nôtres. Sa voix et sa présence sur scène nous manquèrent. Une parole sensible, posée dans l’après-midi, avait adouci l’atmosphère. Fakhane et Djiby étaient venus d’Orléans nous voir. Le public était réceptif et généreux. Nous étions heureux. Nous nous retrouvions, confrérie d’âmes en quête, dans le foyer lumineux de la musique et de la parole. Puis nous sommes allés ensemble à Paris donner un second concert à la MC 93, chez Hortense Archambault. La beauté continuait à creuser son sillon dans nos êtres. Nous avons diné le soir après le concert, près de la cité de la musique, avons remercié tout le monde pour cette belle tournée, avons parlé d’avenir, de l’album à finir d’enregistrer, d’une prochaine tournée… Nous nous sommes donnés rendez-vous en fin juillet au Sénégal. Tu rentrai avec les musiciens et je restai en France encore quelques semaines. Tu nous as raccompagné jusqu’à l’entrée du l’Appart hôtel où nous logions et tu es parti. C’était la dernière fois que je te voyais. Ne le sachant pas, l’adieu fut simple et fraternel. Nous étions le 4 juillet au soir.
Que dire de toi. Que tu es l’une des personnes les plus solaires qu’il m’est été donné de rencontrer. Que notre amitié fut une longue saison sans un seul jour de nuage. Que de ce côté-ci de la vie, je tacherai d’en prolonger la lumière. Que tu manqueras aux tiens, mais qu’ils ne seront jamais seuls.
En attendant de te retrouver au Pays sans fin, parmi les ancêtres bienheureux, fais un bon voyage mon ami.

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