Magal de Touba: Focus sur “l’art” des Bayfalls

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Tous les chemins mènent à Touba. La cité religieuse, située à 187 kilomètres de la capitale sénégalaise commence à accueillir les fidèles, venus célébrer le grand Magal, commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Même si ce n’est pas encore l’effervescence, la ferveur du Magal bat son plein avec les « Khassidas » (poèmes religieux) que distillent les haut-parleurs placés un peu partout dans la ville.

Sur la voie qui mène à la grande mosquée, les commerçants finissent de s’installer. Sur les étals, les objets des « Baay Fall » attirent. Ceintures aux effigies de Mame Cheikh Ibrahima Fall, bonnet, chapelet « Djalaban », Makhtou, rien n’est négligé par les commerçants qui veulent appâter les fidèles Baye Fall.
Teint noir, la taille moyenne, Mame Mor Diouf vend depuis des années, l’artillerie des Baye Fall et des « Xassidas ». Il est dans la cité religieuse pour écouler ses marchandises. A l’en croire, c’est un commerce qui marche très bien d’autant que les Baye Fall marchandent très rarement. « Ils sont une bonne clientèle. Quand ils veulent un article, ils n’hésitent pas à casquer fort pour l’obtenir », dit-il.

Au delà de l’art

A quelques encablures, nous trouvons Modou Fall alias “Baye Fall”. La quarantaine révolue, il est à fond dans les rangements de sa marchandise, en chantonnant des panégyriques de Cheikh Ahmadou Bamba. Natif de Mbacké, il vend des chapelets, des ceintures, des chaussures et des bonnets de Baye Fall.

A l’en croire, les objets des Baye Fall renferment des secrets en dehors de l’art. Le Djalaban explique-t-il, est un bois que Mame Cheikh Ibrahima Fall offrait quotidiennement à Serigne Touba. « C’est pourquoi les baye Fall ne peuvent pas s’en passer. Ils l’utilisent tous pour témoigner leur dévotion à Mame Cheikh Ibrahima Fall qui a ouvert cette voie du mouridisme », renseigne-t-il. Malgré, la cherté du prix, entre 5000 et 15 000 francs CFA, ils se vendent bien. Aussi, souligne-t-il le Djalaban protège contre Satan et le mauvais œil. Leurs bracelets, dit-il, est cousu avec une prière de Bamba, « ASMÂ-UT-TAHLÎL ».

C’est, selon Modou Fall, une prière écrite par Serigne Touba qui lutte contre la mortalité infantile et préserve contre les maladies. « Ces objets protègent les Baye Fall des malheurs. Beaucoup pensent que les Baye Fall mettent ses objets pour du fun pou pour se faire remarquer. Que nenni. C’est parce qu’ils savent les bienfaits qui s’y trouvent », se réjouit le commerçant. Qui se frotte les mains à 72 heures de la célébration du grand Magal.

Emedia.sn

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