Mali: l’opposition « exige plus que jamais » la démission du président Keïta

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La coalition d’opposants au Mali M5-RFP a rejeté mardi le plan de sortie de crise adopté la veille par les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest, estimant qu’il ne « correspond aucunement aux attentes » des Maliens, et réitéré son exigence d’une démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Le Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a « appris avec étonnement les conclusions du Sommet extraordinaire » de la Cédéao, « lequel continue de ramener la crise sociopolitique au Mali à un simple contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif » de mars-avril, indique le mouvement dans un communiqué publié mardi.

Le mouvement, à l’origine des manifestations qui ébranlent depuis juin le pouvoir au Mali, « constate, avec regret » que les recommandations adoptées par les 15 dirigeants de la Cédéao « ne tiennent pas compte de la profondeur et de la gravité de la crise sociopolitique qui hypothèque l’avenir du Mali, ne correspondent aucunement aux attentes et aspirations du peuple malien et surtout violent les lois et Constitution du Mali que respectent le Mouvement », selon le texte.

Le mouvement, coalition hétéroclite d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, « exige plus que jamais la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime », dit-il dans ce communiqué signé de l’un de ses dirigeants, Choguel Maïga. Le M5-RFP, qui avait décrété une « trêve » jusqu’à après la grande fête musulmane de l’Aid al-Adha prévue vendredi, affirme que le « peuple malien demeurera mobilisé et déterminé pour la mise en œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile ».

Les 15 présidents de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis lundi par visioconférence, ont appelé les Maliens à « l’union sacrée » pour régler la crise, dont ils craignent qu’elle entraîne le Mali dans le chaos, alors que le pays demeure l’épicentre de la menace jihadiste au Sahel.

Le sommet a également demandé une « recomposition rapide de la Cour constitutionnelle », dont une décision modifiant les résultats des législatives est le déclencheur de la crise actuelle, et réclamé un « gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile », tout en excluant un départ forcé du président Keïta. La Cédéao avait « encouragé » le Mouvement du 5-juin à « participer » à ce gouvernement, et ce dans un « esprit de patriotisme ».

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont accentué cette pression en exhortant toutes les parties à « suivre ces recommandations sans délai », après avoir exprimé leur « profonde préoccupation ».

Avec l’AFP

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