Maltraitance suivie de la mort du fils de sa coépouse: Aïssatou Diallo condamnée à la perpétuité

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Le juge de la Chambre criminelle de Dakar n’a pas du tout été tendre avec l’accusée Aïssatou Diallo. Cette dernière qui comparaissait hier pour coups et blessures volontaires sur un enfant de moins de 15 ans par une personne ayant autorité sur lui et ayant entraîné la mort, a été condamnée à la perpétuité.

La trentaine sonnée, Aïssatou Diallo va passer le reste de ses jours en prison. Elle a fait face au juge de la Chambre criminelle de Dakar pour avoir maltraité le fils de sa coépouse qui était âgé de 4 ans. Le petit a rendu l’âme à cause des sévices corporels.

Le père, Ndongo Thiam, qui devait comparaître en tant que témoin, n’a pu se présenter parce qu’il est actuellement en détention préventive. Il est en prison pour une affaire de vol d’ordinateurs portables à l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie).

A l’entame de la lecture de l’ordonnance de renvoi du greffier concernant les atrocités subies par son fils, la maman du défunt a fondu en larmes. Le petit avait des traces de contusions, des hématomes, des excoriations aux ongles et des brûlures au dos. Le certificat de genre de mort fait état de décès par surinfection.

Devant le prétoire, l’accusée a réfuté les faits qui lui sont reprochés. A en croire Aïssatou Diallo, les blessures du défunt résultent d’un accident. Pour se justifier, elle explique : «Concernant les brûlures, j’avais lavé l’enfant avec de l’eau chaude. J’avais oublié de diluer avec de l’eau froide». Et d’ajouter : « L’enfant est tombé et s’est retrouvé avec la lèvre fendue, une bosse au front et des blessures aux parties intimes. Je n’ose pas faire du mal à une mouche».

« J’ai perdu mon unique fils alors qu’elle garde toujours ses deux enfants. Je ne pardonnerai jamais à Aïssatou Diallo pour tout le mal qu’elle m’a infligé», tonne Ndèye Wathie en larmes. Pour elle, son fils de 4 ans est mort de sévices corporels, après avoir passé trois mois seulement chez son père.

«Je devais me rendre au Mali, raison pour laquelle j’ai confié mon enfant à sa grand-mère paternelle. Je n’ai jamais vu ma coépouse. On l’a épousée dimanche et j’ai quitté la maison de mon mari le lendemain. Dans ce cas, elle n’avait pas de raison de haïr mon fils. Même son père ne m’a pas dit que mon unique enfant était entre les mains du diable. D’ailleurs, le jour de son départ, je l’ai coiffé, il portait de beaux habits et était bien portant », s’est-elle rappelée, sanglotant.

Malheureusement, elle a revu son fils à l’hôpital trois mois après. «Il était méconnaissable. Il a été brutalisé, battu et brûlé. Il portait des traces de contusions, des hématomes, des excoriations aux ongles et ses parties intimes étaient infectées. Trois jours après, il a succombé à ses blessures », dit-elle en sanglots.

Dans ses observations, le substitut du procureur a indiqué que le garçon a vécu l’enfer en trois mois. «Elle a torturé et fait souffrir un môme», affirme le parquetier, qui a requis la réclusion criminelle à perpétuité. La partie civile a réclamé 10 millions FCfa.

L’avocat de la défense a plaidé la disqualification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sur un mineur de moins de 15 ans par une personne ayant autorité sur la victime. Me Issa Diop prétend que le défunt est mort, faute de prise en charge.

Me Issakha Guèye précise que la dame n’avait pas autorité sur la victime mais plutôt le père, Ndongo Thiam. N’empêche, le juge a suivi le réquisitoire du parquet.

En sus de la peine, elle devra payer 10 millions FCfa à la plaignante en guise de dommages et intérêts.

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