Il y a un vieux proverbe wolof qui dit : “il ne sert à rien de suivre les traces du serpent si on n’est pas en mesure de le tuer lors qu’il est proche“. Cette formule bien expressive peut être envoyée au chef de cabinet du président de la République, Mame Mbaye Niang qui, présentement fait feu de tout bois. Téléguidé par un instinct revanchard, il verse de l’huile sur le feu allumé par l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko.
A l’instar d’un sniper qui guette sa cible, il réajuste, met à joue et tire froidement. Malheureusement, la cible a déjà vidé les lieux. Pour ne pas ranger ses munitions, la mort dans l’âme, il ouvre le feu sur tout ce qui bouge, fait du bruit et du tapage… Si c’était Abdou Mbow ou Seydou Gueye on aurait compris qu’il joue les prolongations après avoir osé porter l’estocade à l’heure où tout brule, tout s’enflamme. Aujourd’hui, le calme est revenu et comme une marmotte qui sort de son hibernation, groggy, il veut se faire entendre quitte à jouer avec la stabilité du pays.
Le fait qu’il soit seul au front doit attirer son attention. Si c’est pour se racheter après avoir déserté aux temps chauds, il a enfourché le mauvais cheval. L’histoire ne s’écrit pas deux fois. Il a raté lamentablement le coche. Par respect à son mentor politique, il devait emboucher la même trompette que lui. S’il se permet maintenant de faire le tour des plateaux pour enfoncer Ousmane Sonko et proférer des menaces c’est parce qu’il n’a pas une lecture sérieuse des manifestations du mois de mars. Du coté de la mouvance présidentielle on regarde par le petit bout de la lorgnette en résumant les émeutes au manque d’emploi des jeunes d’où les litanies de promesses après ces événements malheureux.
Ses agissements montrent en substance que la pilule peine à passer, mais aussi nous poussent à nous interroger s’il n’y a pas d’intrigues dans les labos pour préparer une revanche? la coordination de ses sorties et ses sabirs qui l’épaulent en piaillant de temps en temps n’est pas fortuite. Tout de même, ils doivent savoir que tout jeu a ses règles et qu’une défaite aussi cinglante qu’elle soit ne doit pas pousser à fouler aux pieds les exigences. L’affaire Ousmane Sonko – Adji Sarr est en instruction, par respect à la justice de notre pays, ils ne doivent pas avoir des agissements semblables à des pressions. Si demain cette justice est attaquée, vous serez mal placés pour la défendre.
Actuellement, il y a de l’électricité dans l’air. Au lieu d’attiser le feu pour espérer prendre une improbable revanche, il est plus éclairé de jouer la carte de l’apaisement tout en restant aux aguets.
