Me Abibatou Samb : “Diffuser l’intégralité d’un procès-verbal dans la presse pose problème”

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Me Abibatou Samb :

La divulgation des procès verbaux sur les réseaux sociaux, sur la place publique pose de grand problème pour la suite de la procédure. C’est du moins l’avis de Me Abibatou Samb, l’avocate au barreau de Paris, qui s’exprimait ce jeudi, dans un hôtel de la place, lors de la huitième édition du Forum annuel sur la liberté d’Internet en Afrique (FIFAfrica).

Le journaliste a-t-il le droit de diffuser des Pv?

“Les Pv sont certes une sources documentaires pour les journalistes“, a fait savoir Me Abibatou Samb avant d’évoquer le respect à la présomption d’innocence. “Nous avons en droit un principe qui est celle de la présomption d’innocence. C’est-à-dire, en divulguant des informations judiciaires, on peut faire obstacle à la bonne tenue d’une enquête en cours et pour laquelle la culpabilité de la personne n’a pas été établie. Le journaliste a ses sources mais il est tenu à respecter l’éthique et la déontologie dans l’exercice de la profession. Informer c’est bien mais dans la mesure de ce qui est autorisé“, a-t-elle précisé.

Le journaliste est-il fautif?

Selon elle, le journaliste “ne condamne pas mais participe à une analyse populaire d’un fait qui s’est produit“. “En cela, c’est bien d’informer mais il faut songer à celui qui reçoit l’information. Quand il s’agit d’un professionnel, il a la capacité d’analyser de faire la différence entre ce qui est à retenir et ce qui est à rejeter. Et, s’il s’agit quelqu’un qui n’a pas les capacités intellectuelles pour comprendre, il peut bien mélanger les choses et penser que la personne est coupable où non. Alors, la justice n’a pas encore fait son travail. C’est tout le problème que pose la divulgation des Pv“, a souligné l’avocate au barreau de Paris.

Me Samb poursuit : “Moi, en tant que avocat, même si je défends la liberté d’expression et le droit d’informer, sur ce cas bien précis avec les Pv divulgués, je mets mon droit de véto parce que j’estime que c’est très dangereux d’agir de la sorte.”

Qu’est qu’on doit publier?

Elle ajoute : “l’attitude d’un journaliste serait éventuellement de relayer une partie de l’information qui peut être utile. Mais, la diffusion de l’intégralité des procès verbaux posent problèmes notamment l’information judiciaire qui est un secret. Même nous avocats, policiers, magistrats, nous sommes tenues au secret. Nous ne pouvons pas en parler tant que la juridiction ne s’est pas pas prononcée soit par une mise en examen soit par une décision de justice.”

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