Perspectives budgétaires 2022-2024 : les ressources projetées à 13 102,85 milliards FCFA, les charges à 14 950,5 milliards FCFA.

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Perspectives budgétaires 2022-2024 : les ressources projetées à 13 102,85 milliards FCFA, les charges à 14 950,5 milliards FCFA.

Selon le ministre des Finances et du Budget, les ressources connaîtront une hausse de 1 463,4 milliards FCFA en valeur absolue, soit 12,6% en valeur relative par rapport au Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle précédent tandis que les charges augmenteront de 1 342,1 milliards FCFA en valeur absolue et de 9,9% en valeur relative comparativement au DPBEP 2021-2023.

Par conséquent, le projet de budget 2022 s’établirait à plus de 5 000 milliards FCFA y compris l’amortissement de la dette.
Abdoulaye Daouda Diallo, le Ministre des Finances et du Budget a relevé le doublement en dix (10) ans du budget initial 2012 d’un montant de 2 344,8 milliards FCFA pour arriver à plu 5000 milliards.

Selon lui, cette performance a été rendue possible notamment par :
– la mobilisation satisfaisante des recettes internes qui sera amplifiée par la mise en œuvre de la Stratégie deRecettes à Moyen Terme (SRMT)fondée sur la modernisation des administrations fiscales, grâceà une digitalisation accrue, au renforcement de leur personnel , à l’amélioration du recouvrement, à une meilleure maitrise du portefeuille de contribuables, à la mise en place d’incitations pour la réduction de l’économie informelle, à une formalisation progressive des activités , entre autres ;

– la rationalisation régulière des dépenses courantes, à travers la réduction du train de vie de l’Etat (suppression de 48 agences et fusions de structures, fermeture d’ambassades et de consulats pour optimiser la carte diplomatique, suppression de la deuxième chambre du Parlement, gel et résiliation de toutes les conventions de location de bâtiments à usage de logement, diminution drastique de la facture de téléphone de l’Etat, suspension de toute commande ou acquisition de véhicules, etc.) ;
– -et l’amplification des dépenses d’investissements.

Sur la période triennale 2022-2024, les investissements sont prévus à 6 610,47 milliards FCFA. Comparé à la période précédente, le volume des investissements enregistre une hausse de 20%. Ces investissements opérationnalisent les orientations majeures tracées par l’Etat et s’articulant principalement autour de (i) l’emploi des jeunes ; (ii) l’équité sociale et territoriale et (ii) la défense et la sécurité nationale.

Ces trois (3) domaines prioritaires sont pris en charge par les principaux projets et programmes prévus comme suit par axe stratégique du PAP 2A :

l’axe 1 « transformation structurelle de l’économie et croissance » concentre plus de la moitié des investissements programmés sur la période avec 59% pour un montant de 3 900 milliards FCFA.Cet axe met l’accent sur :
– l’accélération du développement de l’Agriculture grâce notamment (i) à l’amplification du Programme national d’autosuffisance en riz, (ii) à la mise en œuvre des projets de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur ; (iii) au Projet de renforcement de la résilience des écosystèmes (PREFERLO) qui devrait contribuer à mettre en valeur 46.000 hectares par an pour une production agricole de 130.000 tonnes correspondant à des revenus de l’ordre de 34 milliards FCFA ; (iv) au Projet d’appui à l’insertion des jeunes ruraux agri-preneurs (agri-jeunes tekki ndawgni) ;

– L’élevage va bénéficier des investissements pastoraux et d’une couverture sanitaire renforcée du bétail avec l’appui du Projet de Développement durable du Pastoralisme, du Projet d’Autosuffisance en Moutons et du Projet de Valorisation du Lait et des Produits dérivés (PRADELAIT) ;

– La pêche fera l’objet d’une attention particulière à travers la mise en place d’un crédit adapté pour accompagner tous les professionnels de la pêche artisanale et la poursuite de deux (2) projets majeurs que sont le Projet de motorisation de la pêche artisanale et le Projet « PSE Aquaculture » ;

– dans le secteur de l’industrie, la phase II de la plateforme industrielle de Diamniadio permettra l’aménagement de nouveaux sites industriels pour accompagner le privé dans l’installation de petites et moyennes industries. Le démarrage des agropoles sud et centre et la préparation de l’agropole Nord et Ouest permettront un bon maillage du territoire en unités industrielles, suivant une approche chaine de valeur ;

– la relance du transport ferroviaire devrait devenir une réalité avec d’une part, le démarrage de l’exploitation du Projet de Train Express Régional (TER)et la réalisation de sa phase complémentaire reliant Diamniadio à AIBD, et d’autre part, le Programme de réhabilitation de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako ;

– le renforcement des infrastructures routières avec les constructions de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack, du Pont de Rosso et des infrastructures pour le Bus Rapid Transit (BRT). Il sera également procédé auxréhabilitations des routes FATICK-FOUNDIOUGNE-PASSY, KAFFRINE-MBACKE,SENOBA-ZIGUINCHOR-MPACK et LOUGA-DAHRA et au désenclavement de la zone sud (boucle de Kalounayes) ;

– l’accès universel à l’électrification en 2025 reste toujours un pari à relever. Pour y arriver, les initiatives prévues (investissements de l’État avec le projet d’installation de 65 000 lampadaires solaires, mise en œuvre du deuxième Millenium Challenge Compact, etc.) contribueront à porter le taux d’électrification rurale à hauteur de 79,2% en 2023 ;

– la politique de digitalisation et de promotion de l’économie numérique appuyée par les projets (i)Cybercriminalité et (ii)Sénégal Numérique 2025 ;

– la poursuite de la relance du tourisme, notamment à travers le Projet d’Aménagement de Zones touristiques (Zones touristiques intégrées), le projet de rénovation des aéroports secondaires et le renforcement du crédit hôtelier.

l’axe 2 « capital humain, protection sociale et développement durable » englobe 30% des investissements publics sur la période avec une enveloppe de 1 983 milliards FCFA.
A travers cet axe, la principale orientation reste la poursuite de la mise en œuvre du programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion des jeunes «XËYU NDAW ÑI» qui bénéficiera d’une allocation de 300 milliards FCFA en 2022 et 2023 en plus des 150 milliards FCFA qui seront mobilisés en 2021, soit au total 450 milliards FCFA sur ces trois (3) ans.

En ce qui concerne l’équité sociale et territoriale, le Gouvernement va poursuivre le combat contre l’exclusion à la protection sociale à travers différents leviers par un renforcement de l’organisation, du fonctionnement et du financement durable de la Couverture Maladie universelle (CMU), et,l’intensification sur le terrain, des réalisations prévues dans le cadre du PACASEN, du PROMOVILLES, du PUMA et de la phase II du PUDC. La coordination de ces programmes et projets, exécutés dans les régions, sera renforcéepour une bonne optimisation des ressources dans les localités ciblées.

La protection soutenue des droits des femmes, ainsi que la préservation de leur intégrité contre toutes formes de discriminations et de violences demeurent une priorité. Dans ce cadre, l’approche genre sera déployée dans les programmes sectoriels en vue d’asseoir leur performance.

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