Pétrole du Sénégal : Entre espoir et craintes (Par MJF)

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Au Sénégal depuis quelques temps, il ne se passe pas une semaine sans qu’on entende parler de pétrole. Cette richesse naturelle a transformé certains pays en paradis économiques énormes et qui a fini par installer dans d’autres, des situations chaotiques. L’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigeria, le Cameroun, l’Angola ou le Mozambique… sont parmi les plus grandes réserves et/ou producteurs de pétrole d’Afrique. A côté de ces « géants » pétroliers, va bientôt trôner le Sénégal. Le petit pays classé pauvre, est ainsi en voie de sortir de ce cercle peu enviable, pour rejoindre le cadre prestigieux des pays producteurs de pétrole. D’importantes découvertes de gaz et de pétrole ont en effet été faites récemment au pays de la « teranga ». Le Sénégal est en phase de devenir le nouveau « Qatar africain » ou « l‘eldorado du petro-business ». Un atout économique de taille qu’il faut préserver, pour éviter de piquer le syndrome hollandais. L’exploitation pétrolière et gazière en Afrique est à plusieurs enjeux.

La convoitise des petro-businessmen

Le Sénégal, qui   passera bientôt au statut envié de pays producteur de pétrole devra tirer beaucoup d’enseignement de la réussite et d’échec des plus grands producteurs de gaz et de pétrole du continent. Même si le pays a déjà signé des contrats d’exploration ou d’exploitation avec certaines entreprises notamment Kosmos, Cairn Energy, BP, Total, entre autres, il n’est pas entré dans la phase active de la production. Des contrats et accords avec des multinationales surtout françaises, ont créé de vives polémiques dernièrement. Certains estiment que le Sénégal a été roulé dans la farine par ces exploitants de « l’or noir ». Une certaine précipitation dans les négociations a poussé de nombreux observateurs, et surtout les opposants à considérer, qu’il y’a une grande nébuleuse dans la gestion du pétrole, qui pourtant est toujours sous terre.

Des signatures des contrats complexes et douteuses

Totalement dépendant des investissements extérieurs, le Sénégal n’a d’autre choix que d’accepter l’argent d’où qu’il lui vienne, y compris des pétromonarchies. Les entreprises françaises au premier rang dans tous les secteurs de la vie économique depuis la colonisation, sont ici encore, aux premières loges. La grande multinationale Total par exemple a signé avec le gouvernement sénégalais, un contrat qui a créé des tiraillements au sommet du pouvoir. Qui ont abouti au limogeage du ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables. Thierno Alassane Sall dit- on, aurait refusé de signer un contrat qui ne garantissait pas les intérêts du pays. Le contrat en question avec Total, a été par la suite, nuitamment signé, par l’ex Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.

Les Anglo-Saxons ne sont pas en reste, particulièrement actifs dans le très prometteur secteur pétrolier et gazier. Les premières estimations, comprises entre 250 millions et 2,5 milliards de barils (3), laissent entrevoir d’alléchantes perspectives économiques dans un pays où l’importation de l’or noir ne représente pas moins de 10 % du produit intérieur brut (PIB).

Il s’ajoute ce qui est convenu d’être appelé, le scandale du siècle : affaire Aliou Sall. Dans un reportage de la chaîne britannique BBC, il est question d’un dossier opaque sur l’attribution de plusieurs marchés concernant l’exploitation du pétrole sénégalais à des étrangers en échange de plusieurs milliards encaissés sur le dos du peuple. Plusieurs responsables politiques sénégalais sont accusés d’avoir permis à des entreprises étrangères de s’enrichir indûment lors de l’attribution de concessions en matière d’hydrocarbures, au détriment de l’intérêt du pays.

Le grand Magazine Jeuneafrique dira que c’est une affaire aux ramifications multiples, décrite comme un « scandale » pétrolier qui pourrait impliquer jusqu’au président de la République Macky Sall, en raison du rôle prêté à son frère Aliou Sall auprès du trust appartenant à l’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis qui se serait enrichi massivement au détriment des Sénégalais. Au cœur des accusations brandies par les détracteurs du président sénégalais, des contrats jugés opaques qu’aurait passé l’État avec des multinationales.

En 2022, le Sénégal deviendra un pays producteur de pétrole. A son lancement, la production pétrolière sera comprise entre 100 et 125 000 barils par jour. Cela devrait gonfler les recettes publiques et dynamiser l’économie locale. 

Selon des simulations effectuées l’année dernière par le ministère de l’économie, une production moyenne au-delà de 100 000 barils par jour entre 2020 et 2035 devrait entraîner un taux de croissance annuelle de 9,4% pour 52 milliards de dollars de PIB supplémentaires par an. Des perspectives qui, selon les données annoncées concernant l’industrie en gestation du gaz naturel, feront du pays un eldorado énergétique dans la prochaine décennie. 

Mais pour en arriver là, de nombreux efforts, notamment d’ordre financier, restent à fournir par le gouvernement et les compagnies pétrolières. 
Celles-ci ont, depuis 2014, investi dans la recherche et les travaux de forage pour révéler plusieurs gisements importants dont celui de SNE.

Mais ce qui est surtout à prendre en compte, c’est l’avenir de 16 209 125. L’avenir d’une population fatiguée face aux agissements des politiques qui asphyxient leur quotidien avec des débats futiles. Des sorties pour des interets crypto-personnels

Le Sénégal échappera-t-il à la malédiction du pétrole ?

La question mérite bien d’être posée, au regard du chaos que l’exploitation du pétrole a installé dans les africains producteurs. qui à cause. Reste à savoir si le Sénégal, qui demeure l’un des pays les plus pauvres au monde mais néanmoins des plus stables, échappera à la malédiction de « l’or noir ».

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