RDC : La CPI “solution ultime” pour faire la lumière sur les massacres à Beni (société civile)

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Au lendemain de la visite de Fatou Bensouda en RDC, la société civile de Beni encourage la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur les violences qui ont causé les tueries de plusieurs centaines de personnes dans cette partie du pays.

Réagissant aux propos de Fatou Bensouda qui a affirmé que les violences à Beni pourraient faire objet d’une enquête de la CPI, la société civile de Beni affirme que cette instance judiciaire internationale est la « solution ultime » pour faire la lumière sur les massacres des civils dans la région de Beni, depuis octobre 2014.

« La population se sent presque abandonnée par la CPI. Ça fait quatre ans qu’on égorge les gens, les femmes violées, des personnes kidnappées, plus de 2 000 personnes coupées à la machette, à la hache et on se demande qu’est-ce que la CPI attend encore comme preuve. Donc, pour nous, la CPI est vraiment une solution ultime pour que l’éclairage soit fait dans les massacres de Beni et Lubero », a dit Gilbert Kambale, président de la société civile de Beni.

Au terme de sa visite de deux jours à Kinshasa, la Procureure de la Cour pénale internationale a fait part aux autorités de ses inquiétudes quant aux violences qui secouent plusieurs coins de la RDC notamment à Beni ainsi que dans la région du Kasaï.

«J’ai fait part de mes inquiétudes quant à la situation critique et aux épisodes de violences me rapportés en particulier à Kinshasa, à Beni, dans les provinces des Kasaï et dans d’autres parties du territoire national. J’ai également fait part de mes préoccupations quant aux actes observés à ces occasions, dont il est allégué qu’ils pourraient être des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale », a dit Fatou Bensouda.

Procès « bâclé » à Beni

Sur plus de 60 dossiers avec 179 prévenus, quelque 134 personnes ont été condamnées et 45 autres acquittées par la Cour militaire de Beni, lors du procès des présumés ADF et alliés à qui l’on attribue les massacres de plus de 1500 personnes depuis 2016.

Mais la société civile locale estime que les juridictions nationales n’inspirent plus «confiance» en la matière, estimant que les vrais commanditaires et les autorités cités dans les tueries de Beni n’ont pas été jugés.

« Nous ne faisons plus confiance totalement aux juridictions nationales, elles auraient déjà dû faire une enquête mais elles ne l’ont pas fait et même le procès de la Cour opérationnelle [Ndlr : contre les ADF et alliés] qui a fait un travail quasi bâclé parce que les commanditaires ou les auteurs intellectuels n’ont pas été appelés devant la Cour, beaucoup d’officiers qui ont été cités n’étaient pas venus à la barre, même les autorités politico-administratives citées n’ont pas été jugées », a précisé Gilbert Kambale, président de la société civile.

En mars 2016, la CPI avait déjà déclaré qu’elle détenait des informations sur les tueries de Beni, au Nord-Kivu. Elle indiquait que son bureau possède des informations qui sont analysées de façon « impartiale et indépendante ».

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