Règlement de compte-Senghor a son Maodo : Macky son Ababacar

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De  son accession à la souveraineté  internationale à nos jours, les règlements de compte entre prétendants à la « couronne »  ne cessent de jalonner  l’histoire politique du Sénégal. La   loi d’airain (œil pour œil, dent pour dent) semble être la règle d’or érigée en système par nos dirigeants. Senghor a réussi à déporter (son) Maodo, Mamadou Dia à Kédougou dans la citadelle du silence. Macky Sall a eu (son) Khalifa  Ababacar Sall qu’il maintient en prison pour l’empêcher de se présenter en 2019.

 L’histoire  politique du Sénégal est jalonnée de feuilletons politico-judiciaires  mettant aux prises le chef de l’Exécutif et ses adversaires politiques. C’en  est même devenu   une exception démocratique à notre havre de paix. Ainsi, pour s’en convaincre, il suffira de convoquer le sillage historique de notre pays de Senghor à Macky Sall. Le jeu politique  en vaut la chandelle partisane le grand. Le président Senghor qui avait une conception jacobine du pouvoir ne pouvait rien faire pour son pays  en dehors de la France. Et ce, au moment où le mot indépendance était sur toutes les lèvres. Contrairement à Mamadou Dia le grand Maodo qui était Président du Conseil (Président de l’assemblée nationale, aujourd’hui), un nationaliste fait, déterminé à mener son pays à la souveraineté internationale en dehors de la France. Ainsi, cette dualité historique avait fini par mener Mamadou Dia  en prison. Senghor avait organisé un référendum à l’issue duquel le régime parlement en vigueur à l’époque avait été remplacé par un régime présidentialiste. Ironie du sort, après plusieurs décennies, Macky obtient aujourd’hui la tête de son Khalifa Ababacar Sall. Un maire de la capitale débordant d’ambition présidentialiste qu’il fallait neutraliser à tout prix pour l’empêcher de briguer la magistrature suprême. Et pour réussir ce tour de passe-passe, Macky a usé du dossier de la « caisse d’avance » de la municipalité de Dakar pour ferrer sa proie. A l’évidence, ces règlements de compte entre politiques adossés à l’instrumentalisation des institutions de la République  sont aujourd’hui devenus un secret de polichinelle pour tous les Sénégalais épris de paix et de justice sociale. Des indépendances à nos jours, beaucoup d’eau continue de couler sous les ponts d’un Sénégal qui ne cesse de naviguer  dans les eaux troubles de ses dirigeants que le respect des règles démocratiques laissent de marbre. Senghor a son Maodo, Macky son Ababacar.

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