Réponse à l’article “Maîtresse d’un homme marié : ou la série qui déprave nos mœurs “… déjà dépravées?

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L’adultère au Sénégal est ce que le baobab représente pour notre emblème : il fait désormais partie de notre identité, donc autant en faire une série : “Maîtresse d’un homme marié” qui en est au 11ème épisode de sa 1ère saison.

A l’annonce de la série, ma première réaction était de me demander s’il y avait des maîtresses d’hommes non mariés ? I mean…

Mais ce n’est pas ma série, je sais , merci.

Petit Résumé: la série raconte l’histoire d’amour tumultueuse entre Marème Dial, une jeune femme active (gorgeous au passage) qui sort avec Aldiana, un homme d’affaires riche et happily married a priori. Ce dernier semble pourtant avoir tout dans sa vie pour être heureux but the way his doylou is set up… Il se passe beaucoup d’autres choses dans la série mais j’avais promis un résumé bref.

Pour l’instant, je trouve la perspective des personnages très intéressante, la manière dont ils réfléchissent, leurs motivations et les dialogues que je trouve pour la plupart fluides. C’est bizarre à dire mais on a l’impression que ce sont de vrais humains qui parlent, ce qui n’est pas toujours le cas dans nos séries. Au passage, bravo pour le casting et mention spéciale à Birame qui doit être un Don Juan dans la vraie vie (lol) et à Marème, notre nouvelle sidechick nationale.

Ceci étant dit, le but de ce post est de répondre à un article (très court d’ailleurs) d’un certain Amath Diouf paru sur senego.com le 5 Mars et intitulé « Maîtresse d’un homme marié » : ou la série qui déprave nos mœurs ». Je serai cool parce que l’auteur a le même prénom que mon grand père paternel. Pour lire son article, cliquez ici.

Décortiquons donc.

Amath Diouf : « Un constat de la plupart des téléspectateurs qui l’ont regardée,  est qu’elle (la série) bafoue carrément les règles de la société Sénégalaise avec des scènes vulgaires. »

Amath, déjà deug nexoul. Ensuite tu t’es entretenu avec la “plupart des téléspectateurs” ? Et enfin, je pense qu’il n’y a rien dans ces séquences que tu n’aies pas déjà vu ou vécu.

D’un autre côté, en tant que créative, s’il y a une chose qui excède légèrement, c’est de sentir son imagination inhibée notamment par les insécurités des autres. C’est de se foutre dans un moule jusqu’à ne plus être soi-même et finalement de ne plus être capable de s’autoriser à simplement CREER.

Amath Diouf : « Des propos véhiculés dans « Maîtresse d’un homme marié »  piétinent nos règles de conduite sociale et heurte  la pudeur, qui fait la marque et le respect de la femme Sénégalaise.. D’aucuns ont l’impression, qu’elle n’a comme objectif de renverser notre pyramide des valeurs, en faisant l’apologie du dévergondage. »

La pudeur sénégalaise dont j’entends souvent parler me fait trop rire. Des fois, j’ai l’impression de vivre dans un autre Sénégal. La pudeur sénégalaise (ou en tout cas une bonne partie) est quelque part dans les falaises de Bandiagara, cachée avec Atou et la femme de Colombo.

Pendant ce temps là, le Sénégal se démarque dans plusieurs catégories:

  • Le leumbeul : l’Afrique est le berceau de l’humanité, le twerking aussi
  • Goudi Town
  • La consommation de l’alcool
  • L’adultère arrivé au point où les sidechicks et les femmes co-aiment et s’organisent avec Google calendar. Sinon depuis quand l’adultère n’est plus un péché? like where was I? and what happened?
  • Les MST et IST 
  • La drogue dure parce que yamba khéwina

Amath Diouf : « Dans cette série de la maison de production  Marodi,  des femmes revendiquent « fièrement » d’être des prostitués. « Sama li, mako mom, makoy diokh kuma nex », fait-elle allusion à ses parties intimes. »

Où sont les prostituées ? Qui vend du sexe dans la série ? Qui a porté un tee shirt avec “je suis pute et fière”? J’ai du râté la séquence, je suis tellement distraite parfois… Sinon Amath roussnala torop mais li ngeu mom, essaka yang si def lila neex ? ou pas? Miley what’s good ?

Amath Diouf : « Un y voit un homme qui maltraite sauvagement sa femme devant sa fille. »

Justement, une femme sur 3 est victime de violence. Au prochain tour de famille, regarde bien autour de toi. (Shout out à Nopiwouma, à Doyna et à Stop Tonton SaiSai!)

Exposer ce genre de situation permet :

  1. Aux victimes de savoir qu’elles ne sont pas seules.
  2. Aux autres de savoir que l’amour ne rime pas avec des yeux ensanglantés et des humiliations quotidiennes. Et vraiment ça ne choque personne, ni la femme qui va au bureau avec une tonne de maquillage pour couvrir ses blessures (j’ai failli dire “bleus” mais puisque techniquement tout le monde est devenu comme Michael Jackson maintenant, j’aurai pu…), ni ses collègues qui font semblant de ne pas voir que sa lèvre est enflée comme celle de Khloé.

Amath Diouf : « Ici, une demoiselle fumant la chicha, invitant les femmes à ne pas suivre les règles de conduite de la société Sénégalaise. »

Où est le document qui regroupe les règles de conduite sénégalaise ?

Sans doute sous haute protection du comité de protection des mœurs (ou je sais plus trop comment il s’appelle) qui après avoir bien profité des snaps de Déesse Major l’a fait arrêté.

Cette hypocrisie est épuisante. La société sénégalaise (d’Amath Diouf) a tellement peur des femmes qui s’assument. C’est triste. Je tiens à préciser que s’assumer ne veut pas dire qu’on a pas une bonne conduite. On peut être tueur en série et assumer. Ca veut juste dire qu’on vit sa vie comme on veut et ce n’est pas si mal, surtout quand on va se retrouver seule dans sa tombe à Yoff… ou à Saint Lazare.

Et vous qu’est-ce que vous pensez de notre fausse pudeur ?

worldofnk

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