Serigne Saliou Mbacké, 92 ans sur terre, 17 ans de khalifat : un héritage qui nourrit des millions d’âmes

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Il a vécu 92 ans sur terre. Il a été, pendant 17 ans, khalife général des mourides. La plupart des talibés mourides actuels n’ont connu que le 5e khalife général des mourides. Ses héritiers et disciples gardent jalousement son legs.

Le 28 décembre 2007, disparaissait, à Touba, Serigne Saliou Mbacké. Il venait de boucler ses 92 années d’existence. Il était aussi le dernier fils de Cheikh Ahmadou Bamba, après le rappel à Dieu de ses frères et sœurs. Douze années se sont écoulées, mais l’amour, le legs de cette personnalité religieuse sont jalousement gardés par ses héritiers et talibés.

Mamadou Dièye, disciple de Serigne Saliou et ancien ‘’ndongo tarbiya’’, confie : ‘’Sur tous les plans, les enseignements de Serigne Saliou Mbacké sont restés intacts. Il nous disait que l’apprentissage du métier chez les jeunes leur confère la conscience qui permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté. C’est ce que continuent de faire ses héritiers, avec à leur tête Cheikh Saliou Mbacké. La preuve, les ‘daara’ de Khelcom, Ndoka et Ndiapandal existent encore et accueillent plusieurs enfants, parce qu’il ne faut pas perde de vue qu’il avait dit, lors de son accession au khalifat de Serigne Touba : ‘Confiez-moi les enfants et je vais inculquer en eux ce que Serigne Touba avait fait pour les adultes.’ C’est l’une des raisons qui expliquent que l’éducation fut son occupation et continue d’être une priorité chez ses héritiers.’’ 

Dans la maison de Serigne Saliou Mbacké située à l’est de la grande mosquée, imam El Hadj Bousso révèle : ‘’Le legs de Serigne Saliou Mbacké, c’est l’islam, les enseignements de Serigne Touba. Et jusqu’à notre dernier souffle, nous allons le perpétuer et le vivifier. Sans cela, nous cessons d’être mourides et musulmans.’’ Dans cette demeure où les ‘’ndongo tarbiya’’ ont fini d’installer leur matériel de sonorisation, un homme attire l’attention. Avec ses va-et-vient, le téléphone collé à l’oreille, Cheikhouna Diène, taille imposante, est l’intendant de cette bâtisse de plusieurs hectares et des deux maisons de Diourbel. Talibé du regretté 5e khalife général des mourides, homme de confiance de Serigne Cheikh Saliou Mbacké, Cheikhouna Diène, interpellé sur le legs de son défunt marabout, répond : ‘’Ce que nous sommes devenus, nous le devons à Serigne Saliou Mbacké.

C’est la raison pour laquelle, pour rien au monde, cet héritage ne sera vendangé, souillé, spolié. Nous allons le vivifier. Serigne Cheikh, comme ses jeunes frères et sœurs, ne cesse d’œuvrer en ce sens. Serigne Saliou, après chaque récolte, distribuait les produits issus de ses récoltes aux familles de Serigne Touba et aux ‘daara’. C’est dans la même logique que ses enfants se sont inscrits. L’éducation des enfants est encore perpétuée. Comme vous le voyez, lors de la célébration du Magal, nous récitons le Coran chaque jour et nous faisons du ‘berndé’ aux populations. N’oubliez pas que Serigne Saliou avait dit que le ‘berndé’, tant qu’il ne ressemble pas à du gaspillage, n’en est pas un. S’agissant de ses enseignements, c’est l’islam. Tout ce qu’il a laissé comme héritage, nous talibés et ses héritiers tentons de le préserver. Nous le gardons très jalousement.’’  

Boucar Aliou Diallo (Diourbel)

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