Sonko «voile» ses femmes de ridicule ( Madiambal Diagne )

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Sonko

Les militants du parti de Ousmane Sonko n’avaient pas habitué leur monde à exprimer des opinions publiques appréciant autrement que de façon positive le fonctionnement de leur parti ou les décisions de leur leader. Il a fallu qu’ils soient en contact, au sein de la coalition Yaw, avec des militants membres d’autres formations, pour qu’ils se découvrent une certaine liberté de ton ou d’expression. Ainsi, des «pastéfiens» ont eu à élever la voix pour fulminer contre les décisions de leur parti en direction des prochaines élections locales du 23 janvier 2022. Pastef Dakar a rué dans les brancards pour se retirer, un temps, de la coalition Yaw. Leurs camarades de Tambacounda en ont fait de même et des déclarations de révolte ont été entendues à Ziguinchor, contestant les choix politiques et stratégiques de Ousmane Sonko. C’en était assez, pour que le «pastéfien en chef» se fâche et intime, avec fermeté, le silence dans les rangs, sous peine de sanctions sévères contre tout récalcitrant.

On peut augurer que désormais le silence sera de rigueur dans les rangs de Pastef. Mais ce sont les femmes qui souffriront le plus en silence. Les investitures au sein de Pastef se déroulant au détriment de la gent féminine. On a vu par exemple à Guédiawaye, Khadija Mahecor Diouf, cheville ouvrière de Pastef, voir sa candidature refusée. Elle a exigé un vote des militants que la direction du parti lui a refusé. Le même sort a été réservé à Awa Sonko, qui se voulait une petite candidate à Djinaki (Bignona) ou Fatoumata Bintou Diédhiou à Sédhiou. Les explications servies à ces bonnes dames pour refuser leurs candidatures tiendraient au fait que sociologiquement, certaines zones seraient réfractaires à des candidatures féminines. D’ailleurs, la présidente du Mouvement national des femmes de Pastef, Maïmouna Dièye, n’a été acceptée pour être candidate à la mairie d’arrondissement de Patte d’Oie (Dakar), qu’après une haute lutte et son statut de présidente nationale a pu peser.

C’est dire que seule Marie Hélène Diouf de Gorée a été investie sans trop de difficulté. Peut-être que Gorée présente une réalité sociologique bien différente aux yeux des responsables de Pastef. Là aussi, les responsables des associations de femmes, qui travaillent pour l’accès des femmes aux positions de responsabilités publiques, devraient être dans leurs petits «hauts talons». En effet, c’est dans la formation politique de Ousmane Sonko que les femmes vivent le plus ce genre d’ostracisme, alors qu’on a vu des associations et leurs principales responsables faire le dos rond ou même (sacrilège!), s’afficher sur les réseaux sociaux avec ce même Ousmane Sonko qui fait l’objet d’accusations
publiques de viol et autres violences et sévices contre la dame Adji Sarr. Les associations féminines, souvent très bruyantes sur le thème des violences faites aux femmes, se sont tues sur ce cas d’espèce. Elles sont vraiment très rares à exiger «Justice pour Adji Sarr». On peut considérer que, devant cette situation de déni de leurs droits politiques légitimes, réservée aux femmes militantes de Pastef, les associations féminines semblent s’être faites hara-kiri.

 

Sonko «voile» ses femmes de ridicule ( Madiambal Diagne )

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