S’Unir et « Dé Macki Yé » Pour une Alternative Crédible (Par Abdoul Aziz Paye)

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A l’orée des élections locales, le Président de la République du Sénégal est en tournée économique à travers l’intérieur du pays pour l’inauguration d’infrastructures.

Cette tournée colorée, marquée d’une empreinte propagandiste me laisse perplexe et inquiet pour mon Pays. Quoi de plus normal pour des populations d’avoir des hôpitaux et des routes construits par leur Etat et sur leurs propres  argent.

Non, il faut arrêter cette farce de mauvais goût, oui Monsieur le Président, vous n’êtes candidat à rien du tout ni Aujourd’hui (locale), ni Demain (législative) ni Après Demain (Présidentielle).

Je pensais naïvement que vous aviez entendu la voix du peuple au sortir des événements du mois de mars dernier, Oui ce peuple Sénégalais qui :

  • Disait halte à l’accaparement des ressources nationales au profit de particuliers ;
  • Voulait que ceux qui prétendent le diriger s’engagent à servir avec loyauté les citoyens ;
  • Exigeait des mécanismes efficients de contrôle lui permettant d’obtenir la reddition des comptes et la sanction qui sied, sans avoir à les réclamer à chaque instant ;
  • Voulait la prise en charge des besoins en éducation, en emploi, en alimentation, en santé, en logement ;
  • Veut un développement économique et social durable ;
  • Veut un cadre de vie sain ;
  • Veut un dispositif institutionnel juste et équitable.

Hélas, vous faites fi de tout cela, en organisation un tambourinage digne des grandes festivités royales alors que le bas peuple souffre dans sa chair.

Monsieur le Président, quand le citoyen meurt de faim en ville comme dans les campagnes, peine à payer ses factures d’eau et d’électricité, à se soigner convenablement sans s’appauvrir, à recevoir une bonne éducation  alors que le système éducatif moribond, à trouver un emploi décent en un mot à retrouver et à garder sa dignité, sa citoyenneté, pensez-vous que la gambade suffit à assouvir sa faim, Non.

Monsieur le Président, il est aisé pour qui veut faire œuvre de bien, de peindre facilement le tableau de votre gouvernance depuis neuf (9) ans.

Beaucoup d’espoirs ont été déçus, avec un recul démocratique avéré sous timbre d’une délinquance électorale sans commune mesure, d’une gestion étatique centrée sur le clan, des institutions soumises aux désidératas des nantis du jour, d’une impunité pour tous les délinquants à col blanc.

Non Monsieur le Président, la politique n’est pas un monde permissif, l’univers de la contorsion, des engagements reniés et des convictions filiformes avec des ralliements à l’emporte pièce qui n’ont jamais servis le peuple comme pour paraphraser l’autre. La politique doit être un sacerdoce et non une pure sinécure, un simple raccourci vers la fortune. Hélas ça suffit.

Au regard de ce qui se passe sous mes yeux, je suis à la fois éprouvé et frustré par l’état de déliquescence de notre pays. Nul n’ignore qu’il se perd dans les profondeurs abyssales de la mal gouvernance.

Oui, Monsieur le Président j’ai l’impression, quand Edmund Burke disait « que le plus dangereux en politique c’est d’axer sa démarche sur des combinaisons et des calculs car, cela prive de la faculté de penser ; et ainsi on est détourné de tout ce qui est grand et élevé pour se livrer à la petitesse des buts et des moyens ». J’ai cru comprendre qu’il parlait de mon pays tant aimé le Sénégal alors qu’il ne le connait même pas.

Monsieur le Président, au mois de mars passé, pour situer l’état de la démocratie sénégalaise, je me rappelai de la pensée de Montesquieu disant que :

« Lorsque, dans la République, le peuple en corps a la souveraine puissance, c’est une démocratie ;

Lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une aristocratie. »

Ainsi, je vécus au moins des jours de démocratie populaire.

A tous ceux ou toutes celles, qui ne font pas partie de la galaxie Benno BOKK Yakkar, et qui s’opposent, je vous dis que l’état du pays exige que nous changions radicalement l’action politique, que nous tournions le dos aux divisions pour bâtir des majorités larges autour d’une volonté politique qui ne sera plus celle d’un seul camp ou d’un seul parti ou d’un seul homme.

Il exige que nous changions nos institutions pour que chaque citoyen sache qu’on lui dit la vérité et qu’il sera respecté et pris en compte. Toute cette considération qui sied au citoyen ne doit pas être un vœu pieux.

Il exige que nous ayons un nouveau projet de société qui ne sera pas celui d’un Messi ou de démagogues, mais celui d’un humanisme Sénégalais ancré dans une civilisation universaliste.

Pour y arriver nous devons apprivoiser les paliers de l’expertise pratique : instruction, formation, insertion s’entremêle, et j’en passe.

Ces exigences doivent être axées sur :

  • L’éthique de responsabilité,
  • La fidélité aux principes,
  • Le souci de la transparence dans tous les domaines,
  • Le respect de la parole,
  • Le courage de nos idées, bref toutes ces valeurs positives de l’humain qui fondent notre dignité d’homme et de citoyen engagé pour son pays.

Toutefois, ces aspirations nécessitent une gestion étatique centrée sur une démarche transversale et non sectorielle, interdisciplinaire, une bonne gouvernance avec des décisions rationnelles basées sur des indicateurs et des évaluations, une subsidiarité qui prend en compte l’intérêt général et non clanique ou familial. Elle nécessite de la précaution et de la prévention.

N’est-ce pas – Vaclav Havel ancien Président de Tchécoslovaquie qui disait je le cite :

« Sans des valeurs et des obligations partagées par tous et profondément ancrées, ni la loi, ni un gouvernement démocratique ni même une économie de marché ne pourront fonctionner correctement ».

Abdoul AZIZ PAYE

S.G. Mouvement Républicain Sénégalais

 

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