A la veille des anticipées de philosophie, des synthèses du programme de philosophie sont organisées à travers le pays. C’est la période pendant laquelle, la discipline jouit d’une considération extraordinaire. La philosophie domine les débats en témoignent les communiqués dans les médias et les affiches appelant les élèves à participer massivement aux dites rencontres.
Des professeurs, des étudiants se transforment en logorrhées devant des élèves émerveillés par le discours sans rien y comprendre. L’objectif de ses révisions est de les aider à mieux affronter les épreuves.
Toutefois, il semble que beaucoup d’entre eux en sortent confus, désorientés. Au retour des synthèses ils nous interpellent sur des problématiques que nous croyons déjà résolues. Ce qui nous rend perplexes et dubitatifs. La différence des approches, des méthodes rebutent souvent les apprenants et peuvent les perturber le jour des évaluations. Ce qu’on leur dit dans ces débats vaut-il mieux que ce que le professeur a fait durant neuf mois? Soyons sérieux et arrêtons la farce, synonyme de fumisterie.
Les synthèses sont devenues un fonds de commerce. Si l’on n’est pas sponsorisé par un leader politique, on extorque volontiers les élèves en leur demandant de payer leur présence. Socrate refusait de se faire payer par ses élèves. La plupart des animateurs de ces rencontres ressemblent aux sophistes que combattait le père de la philosophie. Des étudiants de tout bord, des professeurs déchargés des classes parcourent le territoire pour s’adonner à ces pratiques à la place des enseignants craie en main qui ont enseigné durant toute l’année scolaire. On note également que dans ces rencontres, le folklore, la recherche du profit, le narcissisme prennent le dessus sur l’acquisition des savoirs et sont autant de clauses rédhibitoires pour le respect de cette discipline et de ses acteurs
PAPA MOUSSA NIASSE professeur de philosophie au Lycée Pikine Est et associé au Lycée LIMAMOU LAYE.
