THIÈS : UN COLLECTIF ENGAGE LE COMBAT CONTRE LA SPÉCULATION FONCIÈRE

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Dakar et sa banlieue sont polluées par le débat sur le foncier ces derniers jours, mais d’autres localités, comme Thiès ne sont pas épargnées par les problèmes liés à la spéculation foncière. Depuis 2000, une pression est exercée sur le domaine national, rétrécissant gravement nos terres et nos forêts.

La ville de Thiès et ses trois communes d’arrondissement, sont aujourd’hui au cœur d’un bradage et d’une spoliation foncières sans égale. Des domaines publics constitués par des espaces verts, des réserves forestières, des espaces non ædificandi, sont morcelés sans tenir compte de l’impact sur l’environnement et l’écosystème.

Conséquences : les inondations qui sont devenues préoccupantes dans la ville. Et, pour couronner le tout, des citoyens sont dépouillés de leurs parcelles sous prétexte de non mise en valeur par une procédure de désaffectation.

Organisé autour d’un Collectif pour la défense du patrimoine foncier de Thiès, plusieurs citoyens et hommes politiques tentent de mener le combat. Face à la presse, ce mardi, c’est l’ex magistrat Ibrahima Amadou Dème, aujourd’hui homme politique, qui a pris le costume de porte-parole du jour du collectif. A ses yeux, ces parcelles sont purement et simplement vendues par les communes ou attribuées à des personnalités avec la complicité de l’administration locale, qui n’exerce pas conformément à ses missions, son contrôle de légalité. « Malheureusement, dénonce-t-il, toutes les actions des communes de la ville, faites avec l’aval des services déconcentrés et de l’administration territoriale sont aux antipodes de ces recommandations ».

Pour lui,« le cas le plus urgent et dans lequel on veut mettre les populations de la ville de Thiès devant le fait accompli, est la bande de terre partant de l’entrée de la commune de Thiès, longeant le quartier grand standing et allant jusqu’à la gare routière sur la route nationale 2, qui a été morcelée et vendue. Si cet aménagement, qui devait constituer un bois de ville à la suite des travaux de Thiès réalisés pour la fête d’indépendance de 2004 est transformé en maisons et commerces, c’est tout le visage de Thiès qui va changer et le plus important espace vert qu’on va encore nous priver. »

Convoquant la réforme constitutionnelle de 2016 qui avait consacrée la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens, notamment le droit à un environnement sain sur le patrimoine foncier et les recommandations du Schéma Directeur d’Aménagement Territorial de 2015, Dème et ses amis estiment que pour rétablir les populations dans leurs droits, il faut publier le procès-verbal de désaffection et de réaffectation des parcelles dans toute la ville de Thiès. En outre, ils veulent également saisir la Cour Suprême en référé pour faire cesser les violations graves des droits fondamentaux des Thiéssois et appellent ces derniers à la mobilisation pour la préservation de leur patrimoine actuel et celui des futures générations et l’amélioration de leur cadre de vie. « C’est une question de justice sociale, et de justice tout court », tonnent-ils.

Le collectif composé des organisations politiques et citoyennes suivantes : And Sopi Thiès, Ensemble, Fds, Pastef, Pur, République des Valeurs, des membres du parti Rewmi, Taxawu Sénégal, mouvement y’en a marre et des collectifs de quartiers.

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