Traque des biens mal acquis : Le sale deal des avocats de l’Etat fâche Macky

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Les douze avocats de l’État réclamaient 2% des montants « recouvrés » dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis, soit 1,2 milliard de FCfa par robe.

Un montant qui a scandalisé le Président Macky Sall mais aussi Me Abdoulaye Wade qui est même allé jusqu’à demander des poursuites judiciaires contre les avocats de l’État qui devraient désormais se contenter de 200 millions de FCfa par personne.

Une chose est sûre : les crédits devant servir à payer les honoraires des avocats existent mais l’agent judiciaire de l’Etat a été instruit de ne pas lâcher le chèque. Libération parcouru par limametti.com a échangé avec plusieurs acteurs du dossier qui se disent unanimement choqués et scandalisés par les honoraires que réclament les conseils de l’Etat. A juste titre et on peut légitimement se demander qui a signé avec eux le contrat de base.

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Dans l’affaire Karim Wade, les avocats de l’Etat ont été plus présents dans les médias que devant le prétoire. Un juge révèle sous le sceau de l’anonymat qu’ils n’ont jamais assisté aux auditions de la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CICREI) qui a géré le dossier pendant six mois.

A tout seigneur tout honneur, il faut reconnaître que c’est la CICREI – qui travaillait parfois jusqu’à 4 heures du matin – qui a fait le gros du travail. En effet, c’est elle qui a identifié tous les biens saisis dans le cadre de cette affaire. « Je confirme qu’aucun des avocats de l’État n’a eu à assister à une audition de la CI-CREI. Pour vous dire, c’est Me Aly Fall seulement qui passait à la CI-CREI vers la fin de l’instruction pour consulter les dépositions », renseigne une source autorisée.

La même source de faire une autre révélation sur les biens saisis. A part AHS nationalisée – et les appartements de Bibo saisis à Eden Rock, les autres recouvrements ne sont pas encore effectifs. Une procédure est toujours en cours pour « récupérer » les deux appartements de Paris qui appartiendraient à Karim et à Bibo.

Et à ce niveau, c’est le parquet national financier de Paris qui fait tout le travail en collaboration avec le parquet spécial. Les avocats de l’État ont été informés qu’ils n’avaient pas leur mot à dire lors du procès alors qu’ils s’étaient déplacés à Paris.

D’ailleurs, c’est le parquet financier qui a fait appel après une décision en première instance défavorable aux intérêts de l’État du Sénégal. Idem au Luxembourg où plusieurs comptes bancaires ont été sai- sis. Là aussi, c’est le Procureur de l’arrondissement – c’est son appellation – qui pilote le dossier en collaboration avec le procureur spécial sénégalais.

« Les seules fois que les avocats de l’État ont plaidé, c’est lors des procès à Dakar », renseignent une source qui signale leur non- implication dans le recouvrement des biens saisis.

A preuve, pour les neuf appartements saisis sur Bibo à Eden Rock évalués à 13 milliards de FCfa, c’est la direction nationale des Impôts qui pilote la vente. Et à ce jour, seuls deux apparte- ments ont été vendus à des étrangers suite à l’avis de ces- sion publiée par la direction na- tionale des Domaines

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